Les microentreprises espagnoles payent leurs fournisseurs avec moins de retard que les grandes entreprises, c’est ce qu’a indiqué le 2 mars Solunion, le spécialiste espagnol de l’assurance-crédit détenu par l’entreprise d’assurance espagnole Mapfre et Euler Hermes, qui analyse les tendances en matière de règlement des fournisseurs par les entreprises espagnoles.
Les très petites entreprises et les petites et moyennes entreprises (PME) s’acquittent de leurs factures plus rapidement, « du fait d’une dimension restreinte de leur département financier et de leur faible pouvoir de négociation contractuelle », relève ainsi Solunion.
À l’inverse, les grandes organisations et les multinationales affichent les délais de paiement moyens (de l’émission de la facture au règlement effectif) les plus longs, en grande partie du fait de leur pouvoir de négociation et des moyens de pression qu’elles peuvent exercer auprès de leurs fournisseurs.
Le délai de paiement des entreprises de taille modeste diminue
Le délai de paiement moyen est d’environ 99 jours en Espagne contre 46 jours en Europe. Cet écart se retrouve dans les délais de paiement des entreprises (83 jours contre 47).
Selon les données de la Confédération espagnole des PME (Cepyme), le délai de règlement moyen a diminué au troisième trimestre 2014 de 0,5 jour (77,1 jours) dans les microentreprises, de 0,8 jour (81,8 jours) dans les petites entreprises et de 1,2 jour (84,2 jours) dans les entreprises de taille moyenne.
L’indice de risque de 2014, qui est basé sur les comportements de paiement et les risques d’impayé, révèle que les retards de paiement ne sont pas principalement causés par les difficultés financières des clients, mais sont bel et bien intentionnels. La mise en œuvre de la directive européenne (voir notre article) sur la lutte contre les retards de paiement « a d’ailleurs eu des effets à peine notables sur les chiffres », constate Solunion.
Le virement anticipé ou différé, premier moyen de paiement
Le virement anticipé (avance de fonds) ou différé (à crédit) est préféré au crédit documentaire (garantie de paiement et accès facilité au financement), boudé en raison de son coût élevé. Solunion observe également une désaffection pour le billet à ordre, utilisé comme garantie de paiement, ces dernières années, la législation en vigueur (loi sur les faillites…) ayant modifié ses caractéristiques de recouvrement, « le rendant moins avantageux que d’autres moyens de paiement », souligne l’assureur-crédit espagnol.
V. A.
Pour prolonger :
Consultez la fiche pays Espagne (chapitre : « Conditions de paiement ») de notre Atlas des risques pays 2014 en cliquant ICI