Le classement de l’Egypte en
matière de risque pays par l’Office national de ducroire (ONDD) se passerait
presque de commentaires : en plaçant ce pays charnière entre l’Afrique et
l’Orient en bas de l’échelle pour les risques commerciaux (catégorie C) et en
catégorie 5 sur une échelle qui en compte 7 pour le risque politique, tant à
court terme qu’à moyen et long terme, l’assureur crédit public belge, dans son
classement en date du 2 juillet, constate des « tensions
croissantes », un an après l’élection au suffrage universel du président
islamiste Mohamed Morsi.
Les observateurs craignent autant
une confrontation directe entre les manifestants descendus récemment dans la
rue – 14 millions de source militaire – et les partisans des Frères musulmans
au pouvoir qu’un « coup d’Etat militaire », de plus en plus évoqué
depuis que l’Armée a intimé au chef de l’Etat de donner satisfaction à la rue
et que celui-ci a refusé cette injonction.
Très investis dans l’économie, les
militaires pourraient être tentés de rétablir un certain ordre, alors que les
investissements étrangers reculent et le tourisme diminue. Sans compter que les
coupures d’électricité handicapent les usagers, ménages et entreprises.
Paradoxalement, la Banque
centrale a annoncé que les réserves de devises, excluant l’or, avaient atteint
en douze mois un pic fin mai, « bien que ne couvrant que deux mois
d’importations », précise l’ONDD. Une bouffée que ne saurait, toutefois,
pas suffisante, si la situation politique ne se stabilisait pas.
François Pargny