L’outsider européen de l’information financière tisse progressivement sa toile en France et en Europe, où il compte désormais 10 implantations directes, mais aussi ailleurs dans le monde. Il est présent aux États-Unis, et, depuis peu, au Japon, où il a ouvert un bureau en octobre dernier.
« Notre ambition est d’être un global player », confie Damien Barthélémy, directeur général France et Benelux de Creditsafe. Cette société d’information financière d’origine norvégienne, qui avait commencé sa percée en Europe en offrant des prestations à bas prix ciblées sur les PME, fête cette année le dixième anniversaire de son implantation en France, où son siège est à Roubaix. Aujourd’hui, elle veut être capable de fournir des informations homogènes non seulement sur un nombre croissant d’entreprises dans le monde, mais aussi, de façon tout aussi croissante, rapidement et en ligne, tant à des PME ou des TPE qu’à de grands comptes.
À l’heure actuelle, Creditsafe se situe en troisième position sur le marché français en terme de chiffre d’affaires, derrière le numéro 1 français Altarès et le numéro 2 Ellisphere. « Mais en nombre d’utilisateurs, on est numéro 1 », affirme le dirigeant, qui précise que le groupe compte 90 000 clients B to B dans le monde abonnés à ses services, et « pas loin de 100 000 d’ici à la fin de l’année ».
Elle offre 230 millions de rapports en ligne sur des entreprises dans 73 pays, nombre qui sera porté à « 84 d’ici à la fin de cette année », assure Damien Barthélémy. En France, la société revendique 13 000 abonnés, avec un taux de fidélisation de 95-96 %, et son chiffre d’affaires, qui connaît une croissance à deux chiffres, pourrait atteindre 16,7 millions d’euros en 2016, en croissance de 10 %.
La demande internationale « a littéralement explosé »
Creditsafe s’enorgueillit d’avoir « démocratisé » un marché jusqu’à son arrivée très orienté sur les grands comptes et caractérisé par des « prestations chères ». Pour se faire, elle a notamment développé un modèle d’offre basé non pas sur un système de rapports aux tarifs croissant avec l’importance de leur profondeur, mais sur des « packs » par utilisateur, offrant un accès à un nombre délimités de rapports aussi profonds les uns que les autres.
Le coût varie de 800 à plusieurs centaines de milliers d’euros selon le contenu et les prestations intégrées, qui peuvent aller jusqu’à du sur-mesure. Le montant de l’abonnement moyen des PME varie entre 2 000 et 2 500 euros par an pour « quelques centaines de rapports » sur la France et le reste de la planète. Grands comptes ou PME, les clients sont invités à enrichir les données via des outils qui s’intègrent à leur propre système de gestion des risques clients et du recouvrement. Signe des temps, la demande d’informations internationales « a littéralement explosé », selon Damien Barthélémy, qui estime ainsi validé le plan d’expansion de la société à l’international. Une tendance qu’il attribue à la véritable prise de conscience qui a suivi la crise financière de 2008 : « avant la crise de 2008, on était très local. Puis les gens se sont rendus compte qu’une erreur commise par un acteur aux États-Unis pouvait remettre en cause tous les autres, qu’il y avait une connexion des risques ». Désormais, « les gens se renseignent davantage », quel que soit le profil de leur activité. Et les fournisseurs d’information doivent être en mesure de répondre rapidement à leur demande.
Pour l’heure, une des priorités reste la poursuite du développement de la couverture géographique, même si, selon Damien Barthélémy, les informations déjà en ligne satisfont « 93 % des demandes » et qu’elle est implantée « dans les pays qui génèrent 75 % des demandes ». Après avoir étendu son offre en ligne à l’Amérique latine et à l’Asie, la prochaine étape pourrait être l’Afrique, qui « est notre prochain cheval de bataille », assure Damien Barthélémy.
Christine Gilguy
Crédit export : coup de pouce aux exportations des éleveurs et agriculteurs
La mise en place d’un mécanisme public d’assurance-crédit export court terme spécifique pour les exportateurs de produits agricoles vers l’Algérie, le Liban et l’Égypte a été annoncée le 22 novembre par un communiqué conjoint des ministères de l’Économie et des finances et de l’Agriculture et de l’agroalimentaire. Initialement demandée par les éleveurs bovins, elle a finalement été étendue à tous les produits et s’inscrit dans le cadre du pacte de consolidation et de refinancement des exploitations agricoles, annoncé le 4 octobre dernier par le Premier ministre Manuel Valls. Accordée pour une durée maximum de 18 mois pour une quotité garantie de 90 %, cette assurance-crédit export, qui protège du risque de non-paiement, est temporairement mise en place chez Coface Garanties Publiques, dont le transfert est en cours chez Bpifrance Assurance Export. Elle pourrait être pérennisée dans le cadre de la mise en place de cette dernière.