Lorsque Coface a présenté ses nouvelles évaluations des risques pays et secteurs, le 21 mars à Paris, son chef économiste, Julien Marcilly (notre photo), a pointé le redressement de la métallurgie, « le secteur le plus à risque dans le monde depuis trois ans », soulignant notamment le fait que « les autorités chinoises semblent parvenir à réduire les capacités de production ».
Dans une étude dévoilée le 30 mars, l’assureur crédit confirme que l’industrie des métaux y ayant été stimulée par « une restructuration et une remontée des prix », elle montre des signes évidents d’amélioration, en matière notamment de créances impayées de longue durée. La métallurgie n’est pas le seul secteur à montrer des changements significatifs.
A haut risque, construction, chimie, machinerie industrielle et électronique
Intitulée « L’expérience de paiement des entreprises chinoises s’améliore en 2016 » (voir fichier joint en pdf), l’étude, réalisée auprès de 1 017 sociétés chinoises, indique qu’en 2016, 68 % de l’ensemble des participants ont été confrontés à des retards de paiement, à comparer « à la moyenne de 80 % des cinq années précédentes », souligne l’assureur-crédit.
C’est le cas dans la métallurgie, puisque le nombre de ceux ayant subi des impayés représentant plus de 10 % du chiffre d’affaires de leurs entreprises a régressé. Toutefois, à l’image des autres secteurs, le chiffre des créances impayées de longue durée est impressionnant. Ainsi, pour 35,7 % de tous les déclarants, les impayés de plus de 180 jours comptaient pour plus de 2 % de leurs ventes l’an dernier.
Dans le panorama qu’elle a dressé, l’économiste Asie-Pacifique de Coface, Jackit Wong, basée à Hong Kong, estime que la construction, la chimie et la machinerie industrielle et électronique demeurent des secteurs à haut risque. Le plus risqué serait de loin la construction. Même si le pourcentage des entreprises étaient encore plus élevé en 2015 (56,5 %), ils étaient encore 45,9 % à indiquer que 2 % ou plus de leurs chiffres d’affaires étaient en souffrance.
Interrogations sur l’automobile
Le seul domaine d’activité en risque bas est la pharmacie, bien que la proportion des sociétés subissant des délais de paiement au-delà de 180 jours soit passée de 20 % en 2015 à 45,5 %. Les perspectives à long terme sont positives, notamment avec le vieillissement de la population et l’augmentation du revenu individuel, affirme-t-on chez Coface, mais l’évolution du cadre politique et règlementaire a entraîné « une dégradation inattendue des problématiques liées aux impayés ». En l’occurrence, un système de factures doubles a été introduit, testé, en fait, dans onze provinces.
La vente au détail, le papier et le bois, l’automobile et le transport sont, quant à eux, évalués en risque modéré. Automobile et transport ont bénéficié d’avantages fiscaux ayant boosté les ventes de voitures, mais il n’est pas certain que dans le futur le marché ne se retourne pas, d’autant que la concurrence est acharnée et le coût des matières premières progresse.
F.P