« Nous sommes
prêts » a résumé Jean-Marc Pillu, directeur général de Coface, à l’issue de la conférence de
presse de présentation des résultats annuels de l’assureur-crédit, aujourd’hui 6 mars. La santé
financière du groupe semble en effet avoir été consolidée tandis que son
nouveau patron, à la demande de son actionnaire, Natixis, l’engageait fin 2010
dans un plan drastique de recentrage sur ses activités d’assurance-crédit pour
le préparer à une ouverture du capital dans le cadre d’une entrée en bourse.
Côté santé financière, le groupe affiche une croissance de
son chiffre d’affaires de 7,4 % en 2011, à 1,55 milliard d’euros, supérieure
aux attentes, alors que son résultat net à progressé de 21 % (121 millions
d’euros), hors coûts de restructuration (49 millions d’euros). Des performances dont peut se réjouir
le groupe dans une conjoncture marquée, en 2011, par un fort ralentissement
économique global et une très forte hausse des incidents de paiements : +
27 % dans le monde et + 47 % dans la seule Europe du Sud, cœur de la crise de la
dette souveraine.
Il repose désormais sur deux grands piliers :
l’assurance-crédit (plus de 93 % du CA) et l’affacturage réduit aux quelques entités jugées encore stratégiques. Le chiffre d’affaires de l’assurance-crédit a progressé de 7,1
%, à 1,45 milliards d’euros (dont 1,222 de primes acquises), porté par des
primes en hausse de 15 % ; celui de l’affacturage, désormais généré dans
sa quasi-totalité par les deux filiales conservée dans le
périmètre du groupe en Allemagne et en Pologne, de 11,8 %, à 99 millions
d’euros.
Alors que Coface a décidé, selon Jean-Marc Pillu, de
maintenir une présence directe dans 66 pays, toutes les grandes zones
géographiques ont contribué à la croissance de son activité, les plus
dynamiques étant l’Europe centrale (+ 20,2 %), la Méditerranée et
l’Afrique (+19,9 %), l’Asie et le Pacifique (+ 12,4 %) et l’Amérique latine (+
11,4 %). C’est toutefois l’Europe qui pèse encore pour plus de 62 % du chiffre
d’affaires (969 millions) mais la progression a été plus modeste, avec +5,7 %
en Europe du Nord et à peine 1,7 % pour l’Europe de l’Ouest. L’Allemagne et la France, marchés phares de
Coface, pèsent à eux seuls respectivement 24 % et 22 % du chiffre d’affaires 2011.
La progression a été de 5 % en Amérique du Nord.
Côté recentrage, le bilan dressé par le patron de Coface se
résume à quelques lignes : les sociétés d’affacturages non stratégiques
ont été mises en « run-off », un autre mot pour un processus de
liquidation progressif, ou isolées pour être cédée, comme c’est le cas au
Danemark. Au final, le groupe, qui était présent dans 20 pays en affacturage,
ne conservera donc que les filiales en Allemagne et Pologne, où elles sont
leaders. D’autres activités ont également été « isolées » du reste du groupe, y compris au plan informatique, et logées dans une
structure dédiée pour être préparées à une cession : c’est le cas de
Coface services, par exemple. Jean-Marc Pillu est resté imprécis sur la
structure en question.
Mais pour ce qui concerne Coface, il estime que le groupe
est prêt à entrer en bourse, quand les conditions de marché le permettront et
que Natixis se décidera… L’année 2012 pourrait toutefois être moins prometteuse
en terme de résultats avec un taux de sinistralité attendu en hausse (57 % en
moyenne annuel sur 2011, mais 61 % sur le seul deuxième semestre 2011) et des
déclarations de sinistres qui, selon les chiffres du groupe, progressent depuis
le deuxième trimestre 2011 et atteignaient, au 4ème trimestre 2011,
74 millions d’euros (52 millions d’euros au 4ème trimestre 2010).
« On aura vécu l’inter-crise la plus courte de l’histoire de l’assurance-crédit
depuis la deuxième guerre mondiale », a estimé Jean-Marc Pillu.
Christine Gilguy
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