Antoine Leccia, à la tête de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (Fevs), a décidé de s’adresser directement à Emmanuel Macron, avant la tenue du Salon international de l’agriculture (22 février-1er mars), auquel le président de la République se rend traditionnellement chaque année.
Le sympathique président de la Fevs est inquiet et le fait savoir, d’autant que les membres de la fédération ne se sentent pas soutenus. Les États-Unis viennent d’annoncer qu’ils maintenaient les droits de douane additionnels de 25 % qui s’appliquent aux vins tranquilles français (non effervescents) depuis le 18 octobre dernier dans le cadre du dossier Airbus.
300 millions d’euros à débloquer en urgence
« A la veille du Salon de l’Agriculture, nous demandons solennellement au président de la République de débloquer sans attendre 300 millions d’euros sous la forme d’un fonds de compensation d’urgence », a indiqué le dirigeant de la Fevs, dans un communiqué de presse, paru le 15 février.
« Le maintien des taxes américaines va accentuer la baisse des exportations françaises et fragiliser considérablement notre filière, faisant peser un grand risque sur la pérennité des 4500 entreprises exportatrices vers les États-Unis – à 95% des PME et TPE –, et des 500 000 emplois, directs et indirects, de notre filière », ajoute Antoine Leccia, qui ne comprend pas « l’absence de soutien des autorités françaises et européennes ».
A. Leccia : « nos exportations vont continuer de chuter brutalement »
Aujourd’hui, remarque-t-il, « aucune mesure concrète de soutien n’a été prise par le Gouvernement qui ne semble pas mesurer la situation dans laquelle est plongé notre secteur. Sans la mise en place immédiate du fonds de compensation d’urgence que nous demandons depuis quatre mois, nos exportations vont continuer de chuter brutalement, entraînant la perte irrémédiable de nos parts de marchés aux États-Unis ». Des propos qu’il avait déjà tenus avant que la décision américaine soit connue pendant Vinexpo Paris, le 12 février.
Ces pertes sont estimées à plus de 300 millions d’euros sur l’année. « Avec une perte de plus de la moitié de leur activité, plus d’un tiers de nos entreprises ne pourront pas s’en relever », affirme le patron de la fédération. Le Salon de l’agriculture sera l’occasion pour les exportateurs tricolores de faire entendre leur voix.
F.P