« Les entreprises françaises
sont intéressées à participer aux grands projets d’investissement de la Tunisie
dans le transport, l’assainissement, la santé, l’agroalimentaire ou encore
l’énergie », a souligné, le 28 juin, Eric Hayat, président du Conseil des
chefs d’entreprise France Tunisie de Medef International, en présence du chef
de gouvernement tunisien, Hamadi Jebali, venu à Paris à l’invitation de la
Confédération générale des petites et moyennes entreprises, la CGPME organisant
son 10e rendez-vous Planète PME au Palais des Congrès.
Hamadi Jebali a insisté sur le
« défi politique et social » que doit relever son pays jusqu’aux
élections générales prévues vers mars 2013. Des propos qui prenaient un relief
particulier quelques jours après l’extradition de Tunisie de l’ex-Premier
ministre libyen Al-Baghdadi Al-Mahmoudi. Le chef de l’Etat tunisien, Moncef
Marzouki, a reproché à Hamadi Jebali d’avoir pris une mesure devant faire
l’objet d’un décret présidentiel.
Pouvoir politique et social reste
encore à définir, comme le montre cette réunion dans les locaux du Medef,
« grâce à Tarak Cherif, le président de Conect », a précisé Eric
Hayat. Ancien président du Conseil des chefs d’entreprise Tunisie France de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce
et de l’artisanat (Utica) et donc homologue tunisien d’Eric Hayat, Tarak Cherif
a quitté l’Utica pour créer une nouvelle organisation professionnelle, Conect.
Pour Hamadi Jebali, « la
période fin 2012-2013 va être cruciale pour créer un modèle démocratique en
Tunisie ». Une nouvelle Constitution, devant être établie avant la fin de
l’année, doit « faire l’objet d’un large consensus national », mais
« il n’y a pas de problème de religion », selon lui, dans son pays.
« Le problème n’est pas l’islam », a-t-il répété. « La société
va converger vers le milieu, tout en gardant ses tendances extrémistes à gauche
et à droite », soutient le Premier ministre, issu du mouvement islamiste
Ennahda, le premier parti en Tunisie. « Les valeurs universelles du
pluralisme sont partagées par toute la population », se félicite-t-il.
Hamadi Jebali a invité les
entreprises réunies par Medef International à « prendre le risque
d’investir dans la démocratie ». Le salafisme, c’est-à-dire l’extrémisme
religieux, a-t-il rappelé, « a puisé » dans les couches sociales les
plus défavorisées et parmi les 800 000 chômeurs que compte la Tunisie avec
200 000 titulaires de diplômes. C’est justement pour réduire la pauvreté
et le chômage que le gouvernement a décidé de privilégier les régions intérieures
du pays et a annoncé un objectif de création de 75 000 emplois.
Dans le budget 2012, les dépenses
de développement s’élèvent à 6 400 millions de dinars (3,2 milliards d’euros),
dont 75 % au profit des régions intérieures et 25 % pour le littoral, « ce
qui était le contraire auparavant », c’est-à-dire sous le régime Ben Ali,
a précisé Hamadi Jebali. Outre des actions d’urgence pour les infrastructures
et l’emploi, Tunis a engagé des réformes structurelles pour assainir le
secteur financier, développer le tourisme, améliorer l’Administration et
l’investissement (une nouvelle loi est annoncée).
François Pargny
Pour en savoir plus
Consulter
- 1 La fiche pays du MOCI sur la Tunisie
- 2 Le GPS Business du MOCI sur la Tunisie, en tapant
« Tunisie » dans l’onglet « Où », qui présente des
actualités et des dossiers d’informations, une série de salons, des appels
d’offres, des textes règlementaires, des sites de référence et une liste
d’experts membres du Moci Club. - 3 Le Guide Business Tunisie 2012