Les sportifs amateurs ou professionnels aux quatre coins du globe vont désormais pouvoir mesurer leurs performances sportives (rythme cardiaque, vitesse…) grâce au « D-Shirt » ou Digital Shirt, le premier maillot connecté capable de fournir et d’analyser des données physiologiques grâce à des micro-capteurs intégrés dans son tissu.
Il a fallu 4 ans de R&D à Cityzen Sciences, entreprise française créée en 2008 par Jean-Luc Errent, son fondateur et actuel P-dg, pour mettre au point une technologie qui permet de créer des vêtements connectés capables de mesurer l’activité des individus.
Basée à Lyon, Cityzen Sciences est le pilote d’un projet industriel textile baptisé Smart Sensing, mené par un consortium formé d’entreprises, d’universités et de grandes écoles françaises, et soutenu par la banque publique d’investissements Bpifrance.
Son objectif : créer, concevoir et développer l’industrie française du vêtement connecté.
La technologie brevetée est conçue et développée en France au sein du consortium. Des micro-capteurs sont intégrés dans le tissu pour recueillir des données d’activité ou physiologiques comme le rythme cardiaque, le mouvement (vitesse, accélération) ou encore le nombre de calories brûlées. Le textile intelligent permet un monitoring du corps humain : tracking d’activité, rythme cardiaque, mouvement des membres.
Les capteurs sont miniaturisés pour être intégrés entre deux couches de textile. Ils sont également flexibles pour garder l’élasticité du textile, un pré-requis notamment pour une utilisation dans le sport.
La « gateway » intégrée au vêtement est l’intelligence embarquée du système, c’est elle qui permet une transmission en direct des mesures et des indicateurs calculés pas les capteurs. Ces résultats sont lisibles sur smartphone grâce à des applications qui permettent la lecture en temps réel des informations directement issues de la gateway. Ces données sont collectées par la société Cityzen Data puis stockées sur une plateforme sécurisée et évolutive de gestion de données massives issues de capteurs. La plateforme permet de stocker puis de récupérer une grande quantité d’informations avec des paramètres de temps et d’espace : évolution, comparaisons, corrélations avec des données externes disponibles…
La technologie innovante mise au point par Cityzen Sciences est destinée à être intégrée dans des produits finis (t-shirt, cuissard de vélo, semelles de chaussures) fabriqués notamment par des marques de sport. Cityzen Sciences ambitionne d’être un leader mondial de l’intégration d’intelligence embarquée dans tous types de tissu. Le spécialiste du textile connecté commercialisera sa technologie par le biais de contrats de partenariat avec des marques européennes et internationales.
Le premier D-Shirt sera commercialisé au milieu de l’année 2015. L’entreprise lyonnaise a signé fin novembre un accord mondial avec la marque d’équipements de sport japonaise Asics. Les deux entreprises vont développer des vêtements sportifs dans le domaine de la course à pied, incorporant la technologie Smart Sensing.
Cet accord vise à développer et commercialiser un maillot connecté (D-Shirt) capable de fournir et d’analyser des données physiologiques. « Cityzen Sciences envisage de nouer d’autres partenariats et étudie toutes les propositions qui lui sont faites, à l’échelle européenne et internationale », a fait savoir l’entreprise qui possède des bureaux commerciaux au Japon, au Royaume-Uni et aux États-Unis, à San Francisco. L’entreprise a présenté sa technologie innovante sur le salon de l’électronique grand public, le Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas qui s’est tenu du 6 au 9 janvier 2015, et où les entreprises françaises sont venues en force. Le CES est une belle vitrine pour les produits high-tech mondiaux.
Cityzen Sciences y a d’ailleurs été primé et espère que cette visibilité lui apportera un rayonnement international. Pour l’heure, de nombreux développements sont en cours, dans le sport mais également dans d’autres secteurs. « Cityzen Sciences cible tous les marchés ou l’intégration de capteurs est judicieuse. Cela peut en effet aller du sport, au marché automobile, en passant par les équipements des personnes âgées », indique le spécialiste du textile connecté.
Venice Affre