Une meilleure qualité pour les textiles de masse, une plus grande flexibilité pour les articles de mode, des économies d’énergie et une réduction sensible des nuisances (bruit, eau usée…), l’impression numérique file aujourd’hui à toute allure (75 mètres par heure aujourd’hui imprimés) et tisse sa toile dans une industrie textile qui se renouvelle.
D’après les estimations du réseau World Textile Information Network (Wint), depuis plusieurs années la croissance de la production mondiale de textiles imprimés en numérique s’est établie en moyenne à 20 % et en 2014 elle a atteint 24 %. « Je pense que nous serons en recul en 2015 par rapport à l’an dernier, mais la hausse restera, toutefois, à deux chiffres », assurait le directeur général de Wint, Mark Jarvis (notre photo), le 30 juin à Paris, lors de la présentation de deux nouveaux salons textiles en France (lire dans la LC n° 153 du 2 juillet » Salons internationaux/Textile : Messe Frankfurt France créent Avantex pour les designer et Avanprint pour l’impression numérique « ). En particulier, Messe Frankfurt lancera, en partenariat avec Wint, la nouvelle plateforme pour l’impression 2 D et 3 D Avanprint (voir communiqué de presse joint), au Bourget du 15 au 18 février 2016.
La Chine fait un bond sur ce nouveau marché
Cette année, Wint estime que la production mondiale numérique dépassera le milliard de mètres carrés (m2). Un chiffre qui passerait ensuite à 1,3 milliard m2 en 2016 et environ 1,5 milliard l’année suivante. La progression viendra surtout d’Asie, voire d’Amérique latine, notamment du Brésil. Sur la part de l’Asie, 35 %, 20 % viendront de la Chine. « On avait l’impression que la Chine n’était pas intéressée, mais, en fait, ce grand pays textile est sur le marché et il développe sa propre technologie et une bonne qualité », a commenté Mark Jarvis.
L’impression numérique va aussi gagner du terrain sur le Vieux Continent, ce qui explique que sa part relative demeurera aux alentours de 40 %. Cette année, Wint prévoit une hausse de la production européenne de textile imprimé en numérique de 11 %. Le Royaume-Uni épousera exactement cette croissance. La Turquie fera un peu mieux, avec + 12 %. Somme toute une faible progression, qui peut s’expliquer par le fait que plusieurs des grands spécialistes internationaux de l’impression digitale se sont déjà installées sur place et que ce pays a connu parmi les taux de croissance les plus élevés au monde dans l’impression numérique ces trois dernières années.
La France, grâce au travail de qualité de ses PME, a enregistré une poussée de 20 % l’an dernier. En 2015, ce chiffre sera encore de + 17 %, beaucoup plus que l’Allemagne, avec + 8 %, mais moins que le Portugal, avec + 23 %, l’Europe de l’Est, avec + 21 % et même l’Espagne, avec + 19 %. Le besoin de rotations rapides dans la mode et les marques vont porter le marché en Espagne. En outre, le groupe Inditex y représenterait à lui-seul 80 % de la demande d’impression textile digitale. En revanche, l’Italie serait à la traîne, avec une hausse relativement faible de 6 %.
François Pargny