Il est des patrons français qui affichent une confiance totale vis-à-vis de l’Algérie et la défendent contre vents et marées. L’un d’entre eux, Charles Elias, dirige dans la discrétion, depuis une vingtaine d’années, une entreprise d’ingénierie, TEI Algérie, qui intervient dans des domaines aussi divers que l’agroalimentaire, l’énergie électrique ou l’environnement.
Cet Alsacien, dont la maison mère est basée à Griesheim-près-Molsheim, dans le Bas-Rhin, s’apprête d’ailleurs à raconter dans un livre qu’il publiera d’ici la fin de l’été sa « longue expérience » de chef d’entreprise français en Algérie. « Mon premier contact avec le pays, raconte-il, remonte à 1976. J’y suis venu pour la première fois en tant que jeune ingénieur en génie électrique. Je travaillais pour une société française qui intervenait dans le cadre des chantiers de modernisation du système électrique du pays. » En 1991, quand cette entreprise quitte l’Algérie, Charles Elias décide d’y rester. « Des gens partaient. Moi, j’ai eu l’idée de créer TEI Algérie et je ne l’ai pas regretté », clame-t-il, non sans fierté. Son entreprise, une SPA (société par actions), se spécialise dans la construction de silos de stockage de semences, les automatismes pour les systèmes électriques et le recyclage des matières plastique.
Parmi ses références, la climatisation de la centrale électrique de M’sila, la rénovation de quatre unités de l’entreprise algérienne de boulonnerie et coutellerie BCR, la réalisation de silos de stockage de céréales d’une capacité de 12 000 tonnes à Ouled Fayet, près d’Alger, et d’un autre de 30 000 tonnes à Béjaïa pour le compte de l’Office algérien des industries céréalières, sans compter les équipements électriques pour l’usine de médicaments Propharmal… Du marché algérien, il dit qu’« il y a des difficultés à surmonter », mais qu’il encourage « les entreprises françaises à venir investir en Algérie car elles trouveront le soutien nécessaire ». Et d’ajouter : « Les entreprises qui ne viennent que pour vendre auront beaucoup de difficultés à survivre à moyen et long terme. » La nouvelle réglementation obligeant les étrangers à détenir une part minoritaire au capital de sociétés de droit algérien l’a surpris au début. Passé le choc, il a décidé de faire avec : « Elle ne me décourage pas et m’oblige à m’adapter. Je m’apprête à créer une nouvelle société avec un partenaire algérien suivant la règle 49/51. » Un projet dont l’annonce devait intervenir lors du forum franco-algérien, fin mai.
Nordine Azzouz