Le groupe agroalimentaire Labeyrie, récemment rebaptisé Labeyrie Fine Foods, connu pour
son foie gras et son saumon fumé (qui représente 40 % de son chiffre d’affaires), part
à l’offensive pour s’imposer sur les marchés étrangers en visant plus particulièrement l’Europe, plus facile à gérer que l’Amérique du Sud ou l’Asie.
L’année dernière, l’entreprise a réalisé un chiffre
d’affaires de 708 millions d’euros, soit une multiplication par trois depuis
2005. 60 % des ventes sont réalisées en France, 25 % en Grande-Bretagne et 15 %
dans d’autres pays, notamment limitrophes de la France : le Benelux, la Suisse et l’Italie. Pour
continuer sur cette vague de croissance de 5 à 10 % par an, l’ambition du groupe pour
les années à venir est d’être encore plus européen.
« Nous démarchons actuellement d‘autres pays
tels que l’Autriche, l’Espagne et l’Allemagne où il y a un fort potentiel pour
nos marques », expliquait Xavier Govare, directeur général du groupe
lors d’une conférence de presse début mars à Paris. Hors Europe, la marque s’intéresse à l’Amérique
du Sud et à l’Asie, notamment Hong Kong et la Chine. « Mais
cela se révèle très coûteux en transport et difficile à gérer pour ce genre de
produits frais », précise le directeur. Aussi la marque préfère-t-elle
se concentrer sur le continent européen.
Avec plus de 3500 employés en France et quelque 500 en Grande-Bretagne,
Labeyrie Fine Foods revendique sa production française. Et ce d’autant plus depuis que le groupe coopératif agro-alimentaire du Sud-ouest , Lur Berri, est devenu actionnaire majoritaire du groupe en début d’année, remplaçant le fonds d’investissement islandais. 14 usines, dont 12 réparties
en France et deux en Grande-Bretagne, lui permettent ainsi d’assurer et
de gérer le process industriel de transformation et distribution de leurs
produits. Et ce grâce aux plus de 100 millions d’euros investis en cinq ans dans
leur tissu industriel. L’enjeu est maintenant de dynamiser les trois marques
phares qui réalisent la moitié du chiffre d’affaires du groupe : Delpierre
(poisson fumés et crustacés frais ou surgelés), Blini (blinis et tartinables)
et Labeyrie (foie gras, saumon, caviar et traiteur).
Organisées en fédération de PME indépendantes, présentes
dans toute la France,
les marques assurent elles-mêmes la production, le marketing et la
distribution. « Cela permet d’être
concentré sur ses clients et ses produits, afin de ne pas se disperser. »
Résultat, chaque entreprise peut assurer tout le process d’élaboration des
produits. « Le made in France est
fondamental pour nous, nous disposons
d’un cahier des charges complexe avec une traçabilité et un sourcing très
exigeants ». D’ailleurs, le produit a d’autant plus de valeur ajoutée lorsqu’il
provient de ressources locales. « Le
phénomène des « locavores » fonctionne très bien pour la marque
Delpierre. Elle s’est associée à la Pêcherie de Fécamp afin
de préparer des maquereaux et sardines pêchés sur place. La production est 100
% française».
Au cœur de sa stratégie, le groupe mise beaucoup sur
l’innovation pour conserver sa clientèle, en conquérir une nouvelle et capter
des parts de marché de ses concurrents. Et compte bien gagner du terrain avec l’élargissement de ses gammes au rayon pâtisserie-traiteur et surgelés. « 15 % de nos produits sont renouvelés chaque année ». Les priorités
pour 2012 sont le renforcement de leur présence en France, et la conquête de
nouveaux territoires européens, tels que l’Europe de l’Est. Espérant atteindre
d’ici 2015 le milliard de chiffre d’affaires.
Alix Cauchoix
Pour en savoir plus :
Retrouvez tous nos contenus sur l’agroalimentaire dans le GPS Business, tapez « Agroalimentaire » dans « Quoi »
Ainsi que notre dossier sur l’agroalimentaire français à l’export en ligne