De l’audace Bruno Bonnell n’en manque pas. A l’origine du premier syndicat de la robotique de service, Syrobo, et du Sommet européen de robotique, Innorobo, il reprenait en 2002 un simple magasin du quartier de la Bastille : ce point de vente allait devenir Robopolis, leader européen en moins de dix ans de la distribution de robots de service, avec une part de marché de 60 % et un chiffre d’affaires consolidé de 75,6 millions d’euros en 2012, dont 52,3 millions à l’international. A côté, son principal concurrent paraît petit, avec 15 % de part de marché environ.
Au départ, Robopolis pensait se développer en établissant des points de vente sur tout le continent. Trop lent, trop lourd pour ses dirigeants, qui ont alors opté pour une politique d’acquisitions opportuniste. « Opportuniste, mais avec des critères précis », nuance Bruno Bonnell. Car la PME de Villeurbanne ne cible que des structures en bonne santé, donc profitables, et dont le management partage la politique de la maison mère.
« Nous ne regardons pas uniquement le compte de résultat », insiste Bruno Bonnell, qui avoue que Robopolis a dû renoncer à prendre des positions en Europe. Ce fut notamment le cas au Portugal et en Italie, où soit la rentabilité de la cible n’était pas assurée, soit le management ne désirait pas adhérer à la politique du numéro un de la distribution.
« Il faut ensuite donner à nos acquisitions des moyens financiers supplémentaires pour se développer. Et c’est pourquoi à chaque fois nous réalisons des augmentations de capital », explique le président de la société. Jusqu’à présent, dans ce type d’opération, deux partenaires, Evolem (capital investissement) et Garibaldi Participations (capital risque), ont toujours suivi Robopolis.
De 2010 à 2012, le leader européen a repris des sociétés de distribution dans plusieurs pays : Espagne, Allemagne, Autriche, pays du Benelux. Une politique d’expansion, visant aussi à partager les risques dans une Europe en petite forme, mais qui présente aussi comme avantage de disposer d’une monnaie unique.
Quant à ses approvisionnements, Robopolis a signé des accords de partenariat avec des concepteurs-fabricants, dont il est le représentant exclusif, à l’instar de l’américain iRobot, concepteur du célèbre robot aspirateur Roomba, et l’israélien Robomow pour le co-design de produits outdoor, comme les robots tondeuses. Les sept pays ainsi couverts représentent plus de 3 000 points de vente. Mais le leader européen veut faire encore plus. Toujours en Europe.
François Pargny
• Rang au classement : 784e
• CA 2012 : 60,68 millions d’euros
• CAI 2012 : 37 millions d’euros
• Variation du CAI 2012/2011 : 1954 % (comptes sociaux, en cours de vérification)
• Part de l’international dans le CA : 60,97 %
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Critères de sélection
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