Dès sa création en 2002, Astellia n’a eu d’autre alternative que de se lancer à l’international. « Nous avions comme premier client Orange, puis très vite, nous avons dû répondre aux besoins de ses filiales à l’étranger, notamment en Afrique de l’Ouest », relate Christian Queffelec.
Ancien ingénieur de l’Insa passé par Cap Gemini et Sema avant de créer sa première start-up dans la téléphonie mobile Edixia, ce breton est co-fondateur et président de cette société indépendante des équipementiers télécoms, qui conçoit et développe des solutions de monitoring – outils informatiques de suivi et contrôle du bon fonctionnement du trafic – pour les réseaux de téléphonie mobile. Ce n’était qu’un début. Arrivée avec le bon produit au bon moment, la jeune société a pris sans hésitation la vague d’expansion des réseaux de téléphonie mobile qui a déferlé sur le monde, notamment dans les pays émergents et en développement. « À une époque, des pays comme le Nigeria ou le Pakistan enregistraient 500 000 nouveaux abonnés par mois ! », se souvient le dirigeant. Astellia est née de la fusion d’Edixia et d’une autre start-up issue d’Orange.
Mais au-delà de cet historique lié à Orange, la conquête de clients à l’international a été une impérieuse nécessité : l’innovation est le carburant de cette société rennaise située au cœur d’une région connue pour être un pôle d’excellence historique des télécommunications françaises (elle a notamment donné naissance au pôle de compétitivité Images et Réseaux). De la 2G à la 4G, les technologies de la téléphonie mobile évoluent à un rythme jamais vu dans l’histoire. Et à ce rythme, la R&D coûte cher. « Notre problématique est relativement simple : 30 % de notre chiffre d’affaires est absorbé par la R&D, explique Christian Queffelec. Nous avons trois clients en France, pour amortir nos investissements en R&D, trouver d’autres clients à l’international est une nécessité ».
Le marché est une niche mondiale estimée à 700 millions de dollars, dont Astellia occupe le troisième rang mondial face à des acteurs deux à trois fois plus gros. Le premier est américain, le second japonais. Pure player, avec un chiffre d’affaires de 41,5 millions d’euros, dont 80 % à l’export, et un effectif de 400 personnes, dont 350 en France, la société puise justement sa force dans la capacité d’adaptation que lui permet sa R&D. Là ou le leader américain fournit 60 gros clients internationaux, Astellia en compte 200 sur les cinq continents, dont de nombreux opérateurs locaux. Son réseau de filiales est à l’image de cette couverture : Beyrouth, New Delhi, New York, Reston, Rio de Janeiro, Singapour, Pretoria, Prague…
Et alors que la technologie 4G arrive à peine en France, elle a déjà une offre complète, présentée au Mobile World Congress. Son dernier challenge : décoller vraiment en Amérique du Nord grâce à cette maîtrise de la 4G sur laquelle Christian Queffelec estime que sa société « est en pointe ». Une maîtrise qui pourrait aussi lui ouvrir aussi les portes de nouveaux segments de marchés comme les applications marketing de ses outils, des métiers dans lesquels les Américains sont des champions…
Christine Gilguy
• Rang au classement : 825e
• CA 2012 : 41,5 millions d’euros
• CAI 2012 : 35,35 millions d’euros
• Variation du CAI 2012/2011 : + 39,57 %
• Part de l’international dans le CA : 80 %
Autres nominés pour ce trophée
Maf Agrobotic (groupe Maf Roda)
Sames Technologies (groupe Rexel)
Critères de sélection
Sociétés françaises indépendantes et innovantes (l’innovation est au cœur de leur activité), classées au palmarès Moci, et affichant une stratégie de croissance de leur activité à l’international.