Le Midest se porte bien, même si « le contexte économique est très déprimé », affirme Jean-François Sol-Dourdin, nouveau directeur du premier salon mondial de la sous-traitance industrielle, qui estime que l’édition 2014, du 4 au 7 novembre au parc des expositions de Paris Nord Villepinte (Hall 6), sera conforme au Midest 2013, avec une participation d’environ 1 700 exposants, dont 40 % d’étrangers de 38 pays.
Selon Jérôme Frantz, qui préside la Fédération des industries mécaniques (FIM), l’activité dans son secteur « globalement ralentit depuis juillet et elle ralentira encore d’ici la fin de l’année ». Des prévisions qui ont de quoi inquiéter les sous-traitants. Toutefois, « nos membres ont anticipé et on devrait arriver à une croissance supérieure à 0 % aux alentours de 2,5 à 3 % », tempérait le patron de la FIM, lors d’une conférence de presse sur le Midest, le 11 septembre à Paris.
Pays en croissance : le Portugal, 2e nation exposante après l’Italie
Cette année, le Midest prévoit d’abriter 18 Pavillons nationaux. Avec des pays en baisse, comme l’Allemagne et l’Italie et d’autres en hausse, à l’instar de la République tchèque et le Portugal. Au final, l’Italie va rester en tête devant le Portugal, une nation qui cible déjà depuis plusieurs années le marché français.
Autre pays en hausse, la Tunisie, invité d’honneur cette année du rendez-vous parisien, une première pour l’Afrique du Nord. « Nous comptons 5 700 entreprises industrielles, dont 42 % totalement exportatrices, notamment vers l’Union européenne et notamment dans les industries mécaniques et électriques. Plus d’un tiers sont étrangères, dont 750 françaises et, ces dernières années, se sont aussi développés les composants automobiles et aéronautiques », explique à grands traits Noureddine Taktak, directeur général de l’Agence de promotion de l’innovation et de l’industrie (Api).
Une nouveauté : une région française, la Normandie (Basse et Haute Normandie ensemble), sera invitée. « La Basse-Normandie, région de sous-traitance, a un partenariat traditionnel avec le Midest », se réjouit Jean-François Sol-Dourdin. « Au Midest, nous essayons de réunir la sous-traitance et l’industrie française et les régions ont toute leur place », justifie Patrick Munini (notre photo), président du salon.
Région : la contribution des pôles de compétitivité à l’industrie
« Un millier de sous-traitants occupent tout le territoire de la Basse et de la Haute-Normandie », souligne Laurent Sodini, vice-président du Conseil régional de Basse-Normandie. Sa région est connue pour son pôle de compétitivité TES (Transactions Électroniques Sécurisées), mais Valorial (agroalimentaire), Moveo (automobile), Novalog (logistique) et Mer Bretagne (la Basse-Normandie a rejoint ce pôle en 2010).
« La filière aéronautique s’organise aussi en Normandie », se félicite Laurent Sodini. Aujourd’hui, cette industrie, marché à l’honneur du Midest 2014, à laquelle sont souvent associés la défense et l’espace, est encore principalement localisée en Midi-Pyrénées, Aquitaine et Ile-de-France. Mais c’est un secteur en pleine expansion, qui recrute, se développe en France et s’internationalise avec l’appui de ses sous-traitants. Selon Damien Lasou, directeur mondial de l’activité Aéronautique et défense d’Accenture, « l’industrie de l’aéronautique et de la défense progresse à un rythme plus rapide en Asie qu’au sein des marchés plus mâtures comme les États-Unis et l’Europe ».
« En matière nucléaire, la Basse-Normandie est encore la première région en France et des champs de développement existent dans les énergies marines renouvelables, ainsi qu’un fort potentiel dans l’offshore éolien et l’hydro éolien », indique enfin Laurent Sodini. Parmi les sections collectives françaises, 15 régions comme la Basse-Normandie présenteront au total 600 entreprises. En particulier, la Bretagne fera son grand retour, après 14 ans d’absence.
François Pargny