À deux mois du lancement de la 45e édition du salon mondial de la sous-traitance industrielle Midest qui se tiendra du 17 au 20 novembre à Paris Nord Villepinte, la direction du Midest (Marché international pour la diffusion européenne de la sous-traitance) a donné le 10 septembre, à Paris, une conférence de presse pour présenter les résultats 2014 des secteurs de la sous-traitance et annoncer les tendances qui se dégagent pour le premier semestre 2015.
En 2014, le chiffre d’affaires global de la sous-traitance industrielle, toutes activités confondues (automobile, aéronautique, électronique, mécanique, fonderie, forge…), réalisé par les 30 319 entreprises françaises, petites et grandes –de moins de 20 salariés et de 20 salariés et plus– s’est élevé à 66,64 milliards d’euros, demeurant stable (+ 0,03 %) par rapport à 2013. Rappelons qu’en 2013, les ventes des entreprises françaises de la sous-traitance accusaient un recul de – 5,98 % par rapport à 2012. « On est dans un processus de reprise », a ainsi annoncé Daniel Coué, économiste et consultant du salon Midest qui dressait un bilan et état des lieux général de la sous-traitance industrielle en 2015 à l’occasion de la conférence. « C’est lent, a-t-il poursuivi, mais la relance est là ». Et elle découle principalement de deux facteurs exogènes. Explication.
La baisse du prix du pétrole et la hausse du dollar ont conduit les prévisionnistes à faire des projections optimistes sur 2015. « Le prix du pétrole a baissé à peu près de moitié, on est en-dessous de 50 dollars le baril. C’est une baisse très sensible qui crée un effet de demande, donc un effet positif sur l’économie », a indiqué Daniel Coué. Les prix des matières premières ont diminué allégeant les coûts des entreprises. « La hausse du dollar, a-t-il continué, c’est un phénomène assez positif, ça crée un effet positif sur les exportations, ça les favorise ». Un dollar plus fort contribue en effet à renforcer la compétitivité des entreprises européennes exportatrices. Mais à l’import, la hausse du dollar renchérit le prix des matières premières libellé en dollar américain. Après conversion, les entreprises de la zone euro « les paye en général 4 % plus cher », a précisé l’économiste.
L’automobile premier secteur client devant l’aéronautique et la construction électrique-électronique
En 2014, la demande française et étrangère a reposé essentiellement sur les débouchés dans l’automobile, qui demeure le premier secteur pour l’industrie de la sous-traitance hexagonale, devant l’aéronautique. Le secteur automobile (poids lourds et équipementiers) représentait en effet l’an dernier 29,7 % des ventes totales des entreprises tricolores de sous-traitance, contre 28,8 % en 2013. Après une longue période de recul, les commandes provenant du secteur de l’automobile sont reparties à la hausse, affichant une progression de + 3,08 % en 2014 par rapport à 2013.
L’aéronautique, deuxième client des entreprises de sous-traitance maintient sa position, sa part reste inchangée à 20,9 % en 2014. Le Midest rappelle que la part de l’aéronautique s’accroît lentement, ce secteur représentait 17,2 % des ventes de sous-traitance en 2011, puis 18,5 % en 2012 pour atteindre 20,9 % l’année suivante. Les commandes en provenance du secteur aéronautique, spatial, armement ont progressé sur un an de 0,15 %. En revanche, celles issues de la filière des constructions électriques et électroniques sont en recul de 4,29 %.
Quant aux ventes à destination des constructions mécaniques, elles affichent la plus forte progression ( + 9,81 %) en 2014 par rapport à 2013. Cependant ce secteur d’activité ne représentait que 7,7 % des ventes des entreprises de sous-traitance. « La construction mécanique reste encore en souffrance. L’automobile, l’aéronautique et le ferroviaire soutiennent cette filière », a rappelé Jérôme Delabre, président de la Fédération des industries mécaniques (FIM). Ensemble, ces trois activités représentent 50 % de la sous-traitance de l’industrie mécanique.
Dans la plasturgie, filière en aval, une reprise en 2015 est attendue mais elle devrait être « assez faible, nous n’attendons pas les niveaux de 2007 », a déploré pour sa part Simon Philibert, directeur des affaires économiques et de la compétitivité de la Fédération de la plasturgie et des composites. Après avoir subi une période critique sur les approvisionnements en matières premières avant l’été, les plasturgistes espéraient une amélioration sur les prix compte tenu de la forte baisse du prix du pétrole. Les entreprises de la plasturgie ne constatent pourtant qu’une baisse très modeste et décalée des prix matières par rapport à la baisse du prix du baril. A l’inverse de l’industrie de la chimie, qui voit ses coûts de production baisser, les plasturgistes ne bénéficient presque pas de réductions sur l’achat des matières.
Après des baisses consécutives (- 5,98 % en 2013 et – 2,93 % en 2012), les activités de la sous-traitance renoue doucement avec la croissance et se sont inscrites en légère hausse (+ 0,03 %) en 2014 par rapport à l’année précédente. « On voit bien que 2014 est une année d’inversion de tendance », affirmait ainsi Daniel Coué. Globalement, la croissance devrait être plus soutenue en 2015. Le début de 2015 semble confirmer cette orientation. « Et on peut penser que cette croissance va se poursuivre en 2016 », a conclu Daniel Coué.
Venice Affre
Pour en savoir plus sur le Midest 2015 :
17-20 novembre 2015 au Parc des Expositions de Paris Nord Villepinte
Environ 1678 exposants attendus dont 40 % d’exposants étrangers en provenance de 44 pays. Cette année, les textiles techniques feront leur entrée sur le salon.
Programme de conférences sur www.midest.com