En pleine crise de l’élevage, le Sommet mondial de l’élevage accueillera pour son 25e anniversaire Phil Hogan, le commissaire européen à l’Agriculture, entre les 5 et 7 octobre à Clermont-Ferrand à la Grande halle d’Auvergne. Une occasion privilégiée pour la profession d’aborder les grands sujets d’actualité : régulation des marchés, gestion des risques et des crises, politique agricole commune, entre autres. L’an dernier, en raison de fièvre catarrhale ovine (FCO), le salon n’avait pu accueillir de bovins. Ce ne sera pas le cas cette année et cette grande messe mondiale, surtout européenne à dominante française devrait ainsi accueillir quelque 1 400 exposants, dont 300 internationaux originaires de 30 pays, et 85 000 visiteurs dont 4 000 étrangers de 75 pays (53 % en provenance d’Europe de l’Ouest et 24 % d’Europe de l’Est et de la Communauté des Etats indépendants/CEI).
« La France, avec 1,4 million de tonnes de viande bovine, est le premier producteur européen et le 7e mondial, et, avec un volume annuel d’un million, est aussi le deuxième exportateur mondial de broutards. Dans le lait, elle produit 25 millions de tonnes et se situe au quatrième rang des exportateurs mondiaux. Et dans la génétique, la France livre dans 90 pays environ 2,5 millions de doses de semences et 55 000 reproducteurs par an », a rappelé Arnault Villaret (notre photo), responsable du bureau de Coopération technique international à l’Institut de l’élevage, le 26 avril à Paris, lors de la présentation du Sommet de l’élevage, organisée avec la Colombie, invitée d’honneur du salon cette année.
Des visites d’exploitations ou de centres de recherche pendant le salon
Le salon, qui va abriter quelque 2 000 animaux sur une surface nette de stand de 76 000 m2 (dont 75 % en extérieur), est « installé au centre de la France, au cœur de la plus grande prairie d’Europe », revendiquent les organisateurs, qui affirment que le Sommet de l’élevage est le seul évènement de ce type à pouvoir offrir durant ses quatre jours à ses participants internationaux des tours sur des sites. « L’an dernier, le programme des visites était particulièrement fourni – 52 au total – pour compenser la réduction de l’offre due à la FCO. Il avait ainsi accueilli 1 100 participants, un record mondial », s’est ainsi félicité Benoît Delaloy, responsable International du Sommet de l’élevage. Pour l’édition 2016, 35 visites d’exploitations bovines, d’abattoirs, de fromageries ou encore de centres de recherche sont prévues.
« C’est notre vraie plus value dans une zone de production », insistait à Paris Benoît Delaloy, qui a aussi indiqué que la veille de la manifestation des circuits seront également organisés pour la viande bovine, le lait, la filière ovine et la race charolaise, vedette de l’édition 2016. Le 5 octobre au soir, se déroulera aussi la soirée internationale « France, Terre d’élevage », organisée par France Génétique Élevage (FGE), rassemblant traditionnellement plus de 400 visiteurs étrangers. Plus de 60 animaux de plus de 40 races différentes (bovines, ovines et équines) défilent ainsi pendant une heure et demie.
Neuf experts agricoles à l’étranger de Business France
Se tenant cette année sur 300 m2 dans le hall d’accueil du Zénith d’Auvergne, le Club international, animé par l’Adepta (Association pour le développement des échanges internationaux des produits et techniques agricoles), est dédié aux délégations étrangères. Toutefois, pour accompagner les exposants français dans leurs démarches à l’export, Business France y sera présent avec une équipe de neuf ou dix experts agricoles à l’étranger : Égypte, Tunisie, Iran, Turquie, Vietnam, Roumanie, Russie-Arménie, Brésil, Colombie et, peut-être, Chine
« La Colombie, qui est notre pays invité d’honneur cette année, a intérêt particulier, car il dispose du troisième cheptel d’Amérique du Sud et que 86 % de ses 38 millions d’hectares utiles dans l’agriculture sont occupés par l’élevage », a souligné Roger Blanc, le président de Selevents, la structure commerciale du Sommet de l’élevage, selon lequel « nombre de races françaises y sont bien représentées, comme la charolaise, la limousine, la blonde d’Aquitaine et surtout la normande ». A Bogotá, le ministère de l’Agriculture a lancé un grand programme d’amélioration et de diversification de la production, Colombia Siembra. L’objectif global est d’augmenter d’un million d’hectares les superficies ensemencées en trois ans et ainsi de réduire les importations. Plusieurs zones vont ainsi être privilégiées, comme la côte Pacifique et le département de Magdalena au nord au bord de la mer des Caraïbes.
François Pargny