La Région Rhône-Alpes est à l’initiative d’une charte stratégique et partenariale pour l’export, qui vise à mettre de l’ordre dans « qui fait quoi » pour accompagner les PME à l’export.
« Il faut en finir avec l’armée mexicaine de l’export. » Cette boutade lancée par Jean-Louis Gagnaire, vice-président du conseil régional de Rhône-Alpes en charge du développement économique, résume le caractère foisonnant des démarches destinées à accompagner les PME-PMI rhône-alpines à l’export.
Encore que les aides, actions, prestations, événements foisonnent… Mais les résultats ne sont pas au rendez-vous. Ce constat est partagé par les futurs partenaires de la Charte, dont la signature est prévue en juin : la Région, la préfecture de région, la chambre de commerce et d’industrie de région, et les deux opérateurs majeurs de l’export : Erai (Entreprise Rhône-Alpes International, bras armé de la Région pour le soutien des entreprises à l’export, et l’agence publique Ubifrance. Il y a urgence : le solde de la balance commerciale de la Région (+ 1,8 milliard d’euros) a été divisé par quatre depuis 2008. La Région mûrit ce projet de charte stratégique et partenariale depuis juin 2010 avec comme principe : « Faire mieux avec autant de moyens ».
Sept actions prioritaires ont été identifiées.
1/ Remettre les CCI au premier plan. Ce sont elles les premières conseillères pour l’export, sauf quand elles ne disposent pas des compétences.
2/ Les missions export, les organisations d’événements (salons, etc.), tant à l’initiative d’Ubifrance que d’Erai, devront être coordonnées, et les entreprises seront invitées à se ranger sous la bannière « espace Rhône-Alpes », plutôt que faire cavalier seul.
3/ La présence d’Erai et d’Ubifrance à l’export va être rationalisée. Finis les doublons à l’avenir. Il est aussi demandé à Erai et à Ubifrance de faire toute la transparence sur les tarifications pratiquées.
4/ Sponsoriser ce qui fonctionne auprès des entreprises, en l’occurrence le système Implantis d’Erai. Celui-ci offre aux entreprises souhaitant s’implanter dans un pays étranger la possibilité de domicilier un de leurs employés dans un bureau Erai.
5/ Soutenir fortement les V.I.E (volontaires internationaux en entreprise), avec un objectif chiffré, prochainement arrêté.
6/ Agir auprès de l’État pour que tous les clusters (la région Rhône-Alpes en compte 12) bénéficient des Plans de développement international. Le secrétaire d’État au Commerce extérieur, Pierre Lellouche, aurait donné son accord.
7/ Erai va créer un guichet unique (site Internet) réunissant toutes les aides export auxquelles peuvent prétendre les PME.
Séverine Cattiaux, à Grenoble
Une initiative à suivre, après des échecs
On se souvient que les premières Assises de l’international, organisées à Lyon en mars 2008 pour, déjà, tenter d’insuffler un état d’esprit de coopération, notamment entre le réseau consulaire et Erai, et créer une véritable équipe de France de l’export régionale, avaient eu peu de résultats concrets, sinon une meilleure coordination entre les différents organismes. Donc, à suivre…
Christine Gilguy