Le neurochirurgien et physicien français Alim-Louis Benabid (à gauche sur la photo) a remporté dans la catégorie « Recherche » le Prix de l’inventeur européen 2016 organisé par l’Office européen des brevets (OEB), pour son traitement diminuant les symptômes de la maladie de Parkinson.
Alim-Louis Benabid a été distingué le 9 juin à Lisbonne lors d’une cérémonie qui s’est déroulée à l’occasion de la remise des trophées de la 11ème édition du « Prix de l’inventeur européen », à laquelle ont assisté quelque 600 invités issus de la politique, des affaires, du secteur de la propriété intellectuelle et de la recherche. La cérémonie, qui a décerné six récompenses aux inventeurs et leurs équipes, a été ouverte par le président de l’OEB, Benoît Battistelli, le Premier ministre du Portugal, Antonio Costa, et le commissaire européen à la Recherche, à la Science et à l’Innovation, Carlos Moedas.
Le traitement révolutionnaire contre les symptômes de la maladie de Parkinson mis au point par le chirurgien français permet de limiter les tremblements causés par Parkinson et d’autres maladies neurologiques sans recourir à une intervention chirurgicale lourde. La maladie de Parkinson touche entre 7 et 10 millions de personnes dans le monde. La stimulation cérébrale profonde (SCP) à haute fréquence mise au point par Alim-Louis Benabid, 74 ans, améliore considérablement leurs conditions de vie. En stimulant électriquement le cerveau du patient via une électrode à haute fréquence, le procédé d’Alim-Louis Benabid, auteur de 12 brevets et 523 articles scientifiques, permet de limiter fortement les symptômes de Parkinson et d’autres maladies neurologiques, en particulier les tremblements musculaires.
Créé par l’OEB en 2006, le « Prix de l’inventeur européen » récompense chaque année, individuellement ou en équipe, des inventeurs « d’exception » en provenance d’Europe et du monde entier qui ont apporté une contribution remarquable au progrès technologique, au développement social et à la croissance économique. Pour être admissibles, les propositions doivent respecter des critères spécifiques : le candidat doit notamment s’être vu attribuer par l’OEB au moins un brevet pour son invention.
Avant la remise des trophées 2016, un jury international indépendant avait sélectionné, parmi près de 400 inventeurs, quinze finalistes – trois dans chacune des catégories du prix : Industrie, Petites et moyennes entreprises (PME), Recherche, Pays non européens, Œuvre d’une vie, Prix populaire.
Les cinq autres lauréats de l’édition 2016 du Prix de l’inventeur européen sont :
– La franco-britannique Helen Lee a remporté le « Prix populaire » décerné par le public pour son kit de diagnostic anti-VIH destiné aux pays en voie de développement. Très bon marché, facile à l’emploi, ce kit de diagnostic offre des résultats instantanés et fiables. Il a déjà permis de dépister plus de 40 000 personnes en Afrique.
– L’ingénieur chimiste américain Robert Langer a été récompensé dans la catégorie « Pays non-européens » pour ses thérapies anticancéreuses ciblées. Son procédé d’encapsulage des médicaments dans des plastiques biodégradables permet aux médicaments de libérer leur charge utile au plus près de la tumeur et donc de manière plus efficace.
– Les physiciens allemands Bernard Gleich et Jürgen Weizenecker et leur équipe se sont vus décerner le Prix de l’inventeur européen dans la catégorie « Industrie » pour leur procédé d’imagerie médicale à particules magnétiques, qui permet d’obtenir une image 3D instantanée des tissus avec une résolution jamais atteinte.
– L’équipe de recherche danoise formée par Tue Johannessen, Ulrich Quaade, Claus Hviid Christensen et Jens Kehlet Nørskov a été récompensée dans la catégorie « PME » pour leur procédé permettant d’utiliser l’ammoniac solide comme dépolluant des moteurs diesel et de limiter ainsi jusqu’à 99 % des émissions d’oxydes d’azote (NOx) des véhicules.
– L’ingénieur germano-néerlandais Anton van Zanten est, lui, distingué dans la catégorie « Œuvre d’une vie » pour sa contribution remarquable à l’amélioration des systèmes de sécurité automobile. Ses inventions ont permis de sauver des milliers de vie partout dans le monde et sont aujourd’hui obligatoires sur les véhicules dans de nombreux pays. Au cours de ses quarante années de carrière au sein du groupe allemand Robert Bosch, il a notamment développé l’électro-stabilisateur programmé (ESP) et d’autres technologies permettant de prévenir la perte de contrôle du véhicule en cas de freinage d’urgence.
Venice Affre