Le dernier rapport de l’Observatoire des PME/ETI d’Oséo
montre que pour 2012, le fort optimisme des entreprises innovantes et
implantées à l’international, tranche avec les perspectives plus mitigées des PME
dont le marché est exclusivement national.
Ainsi en 2010-2011, sur un panel de 3,5 millions
d’entreprises françaises, Oséo note une reprise de l’activité, « inégale
mais tangible dans les secteurs amont, en particulier l’industrie » et soutenue
par les exportations. Tous secteurs confondus, une progression moyenne du chiffre
d’affaires de 4,1 % est prévue pour cette année, soit légèrement plus qu’en
2010. « Dans cette phase de dynamisation, les recrutements s’accélèrent,
surtout dans les PME qui innovent et exportent. » Car les trésoreries ont
continué de s’assouplir et ont retrouvé leur niveau d’avant-crise, sauf dans
les secteurs orientés vers les particuliers, précise Oséo.
La tendance notée en 2010 est donc bien le retour des PME à
l’international, en lien avec le rebond des échanges qui accompagne les
reprises. Le nombre d’entreprises entrantes s’inscrit en effet en hausse alors
que celui des entreprises sortantes diminue fortement.
Les PME exportatrices sont plus fortement polarisées sur les
pays de l’Union européenne, notamment les pays limitrophes, ce qui est moins le cas pour les ETI. Mais les ventes hors UE expliquent les 2/3 de la
hausse des exportations des PME en 2010, dont 1/3 d’exportation vers l’Asie. Les
exportations d’équipements mécaniques et électroniques, ainsi que celles de
produits chimiques et cosmétiques augmentent fortement.
Autre aspect positif : le recul des défaillances des
PME de 4 % au premier semestre 2011. Ceci étant corrélé aux délais de paiement qui
se sont améliorés. En Europe, l’Allemagne et les Pays-Bas montrent l’exemple, la France et la Belgique sont plutôt bons
élèves et le Royaume-Uni confirme son redressement. Les pays du Sud de l’Europe
sont eux encore à la peine. Autre constat, dans les plupart des pays européens,
les grandes entreprises sont, comme en France, moins respectueuses des délais
de paiement que les petites.
Enfin, l’innovation stimulée par les dispositifs publics
(crédit d’impôt recherche, pôles de compétitivité, jeunes entreprises innovantes…) reste l’investissement privilégié par les
chefs d’entreprise. Le crédit d’impôt recherche est devenu la première source
de financement public de la R&D,
notamment pour les petites et très petites entreprises. D’autre part, ces trois
dernières années, les demandes de brevet des PME ont progressé de 18% et celles
des ETI de 112%. De plus, deux projets sur trois labellisés par les pôles de
compétitivité impliquent au moins une PME. De quoi confirmer le lien étroit qui existe entre
innovation et exportation.
Alix Cauchoix
Pour en savoir plus :
Lire notre dossier L’agroalimentaire français à l’export : l’innovation française s’exporte
Pour acheter le rapport à la Documentation française, cliquez ici