Une prise de participation de 12
millions d’euros dans la société NSL
Renewable Power Private Limited pour contribuer à réduire le
déficit de production électrique en Inde ; un prêt de 55 millions à
l’entreprise Azito Énergie pour ajouter un cycle combiné à sa centrale
électrique en Côte d’Ivoire ; un prêt de 23,6 millions à Khi Solar One
pour financer la première tour solaire en Afrique du Sud ; une prise de
participation de 9 millions de dollars à Hidrotenencias pour accompagner la
diversification du mix énergétique au Panama avec la réalisation de deux
centrales hydroélectriques : les énergies renouvelables (ENR) et
l’efficacité énergétique sont devenus des axes forts de la stratégie de
Proparco, filiale pour le secteur privé de l’Agence française de développement
(AFD).
Plus généralement, la lutte
contre le changement climatique aura recueilli 32 % des financements de cet
établissement en 2012, soit une hausse de 40 % par rapport à 2011, ce qui
s’inscrit parfaitement dans la ligne définie au groupe AFD par l’actuel
ministre du Développement, Pascal Canfin, ancien député européen issu du parti
des Verts, en faveur du développement durable.
L’Inde, la Côte d’Ivoire… et l’Afrique subsaharienne
Deux des projets cités
concernent, d’ailleurs, les premiers pays d’intervention de Proparco l’an
dernier, l’Inde, avec 80 millions d’euros, et la Côte d’Ivoire, avec 66
millions. Globalement, c’est l’Afrique subsaharienne qui recueille la palme,
avec près de la moitié de l’ensemble des financements et une augmentation de 40
% par rapport à l’exercice précédent. Notamment, le Ghana et l’Afrique du Sud
ont reçu respectivement 50 millions et 43 millions d’euros.
Parmi les objectifs 2013 de
Proparco, figurent essentiellement, à côté des priorités géographiques
(maintien d’un fort engagement en Afrique subsaharienne et diversification
géographique), des axes
environnementaux : lutte contre le changement climatique, suivi
environnemental et social des projets et bilan carbone des opérations financées.
Le directeur général Claude
Périou a annoncé « la volonté de Proparco de s’impliquer encore plus dans
le développement durable », lors de la présentation des résultats 2012, le
10 juin à Paris. Une excellente année, puisque avec un portefeuille de 3,1
millions d’euros, la filiale de l’AFD (172 collaborateurs, 340 clients dans 60
pays) a enregistré une progression sensible de 20 %. Elle a également signé
pour 740 millions d’euros d’engagements sur les quatre continents et versé un total
de 870 millions d’euros.
L’axe majeur des cofinancements
De façon plus spécifique,
Proparco indique que ses financements et les cofinancements auxquels
l’établissement a participé ont contribué à « améliorer la performance
environnementale et sociale de 29 entreprises et institutions
financières », à « produire une puissance énergétique renouvelable de
831 gigawatts (GWH) » et à « réduire ou éviter les émissions de gaz à
effet de serre à hauteur de 1,5 million tonnes équivalent (teq) CO2 par
an ».
Lors de la conférence de presse à
Paris, Claude Périou a dévoilé que la filiale de l’AFD avait commencé à entamer
« une réflexion à cinq ans » et qu’elle « allait continuer à
renforcer ses liens avec les institutions européennes et multilatérales ».
Dans le cas de la centrale électrique d’Azito, à Abidjan, « à côté de la
Société financière internationale (SFI), Proparco a arrangé la partie
européenne des institutions financières de développement », explique le
patron de Proparco, qui a pu ainsi lever 170 millions de dollars.
Dans cette opération de
cofinancement, participaient notamment la DEG allemande et la néerlandaise FMO,
deux institutions à laquelle la filiale de l’AFD aime être comparée pour
justifier sa place parmi les principales institutions financières de
développement européennes. « Nous sommes avec un bilan record de 3,6
milliards d’euros en 2012 le troisième acteur, après la DEG et la FMO, et même le deuxième, à égalité avec notre
homologue néerlandaise, en Afrique subsaharienne », a précisé Claude
Périou.
François Pargny