L’un est vendeur dans l’âme, chaleureux, de contact facile, et déploie une énergie considérable à présenter son entreprise. L’autre est féru d’informatique, mais aussi violoniste et à l’origine de ce logiciel qui fait désormais courir tout le marché de la lunette. Fittingbox est leur premier job. « À HEC, j’avais fait un stage au service marketing de L’Oréal, et je ne me destinais pas forcément à faire de la vente pure », raconte Benjamin Akoun.
Quant à Ariel Choukroun, après un diplôme de l’Insa Toulouse et un doctorat effectué à l’Enseeiht, il a refusé des propositions de la part de plusieurs fabricants de logiciels – du genre géants du marché –, pour se lancer dans l’aventure de l’entreprenariat. Aujourd’hui, à 28 et 33 ans, ils dirigent à quatre mains l’une des entreprises innovantes les plus remarquées de la région Midi-Pyrénées. Dans les couloirs de la PME, pas question de se prendre au sérieux pour autant, le code vestimentaire est décontracté, la moyenne d’âge flirte avec les 30 ans, et les pauses se font autour du baby-foot.
Benjamin Hakoun n’a d’ailleurs pas renoncé à son look d’étudiant, période pendant laquelle il s’est investi dans de nombreuses associations notamment Carrefour HEC qui consistait à décrocher des bourses d’études pour les étudiants en difficultés financières. « C’est mon tempérament, je suis quelqu’un qui investit sur le capital humain, qui aime donner leur chance aux gens et m’entourer de personnes qui viennent de tous horizons, j’ai grandi dans cet état d’esprit-là », explique-t-il.
« De même, je suis content d’avoir monté cette entreprise en France et d’avoir créé des emplois, car, avec Internet, nous aurions pu nous installer n’importe où. Même si je suis quelqu’un de libéral pour l’entreprise, j’aime aussi le bien public, c’est quelque chose d’important pour moi. » Pour l’heure, les engagements associatifs sont un peu en retrait pour les deux patrons qui vivent à 100 à l’heure avec une seule ambition : développer leur affaire. Si Ariel Choukroun est installé à Toulouse à plein temps, d’où il gère la recherche et développement, Benjamin Akoun se partage entre le bureau parisien, le siège toulousain, les road-shows et les salons à l’étranger pour vendre le produit. Une belle association !
Béatrice Girard