C’est une nouvelle vague déferlante tricolore qui déferle cette semaine sur le Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas, le plus gros salon mondial pour l’innovation technologique grand public qui ouvre aujourd’hui ses portes à Las Vegas (Nevada). Avec quelque 190 entreprises sous la bannière French Tech, dont 128 startups exposant dans l’Eureka Park, la plateforme qui leur est dédiée au CES, et 62 autres hors de cet espace, les pépites de la French Tech constituent en effet la première représentation étrangère dans cet espace cette année, devant Israël (17), l’Angleterre (14) et l’Allemagne (10).
Comparé à la présence française au CES 2015, on a encore changé de braquet : 66 startups « seulement » exposaient à l’Eureka Park l’an dernier, ce qui signifie que leur présence a été doublée. Et c’est sans compter les 62 autres sociétés qui exposeront dans les autres espaces du salon, à l’instar de grands groupes qui ont parrainé des startups comme Engie, Groupe La Poste (qui a monté un programme spécial de soutien à la présence sur le pavillon French Tech de 15 startups françaises dénommé « French IoT »), STMicroelectronics, Technicolor, Dassault System.
L’Internet des objets et ses application, un thème fort
Pourquoi ce redoublement d’effort et de mobilisation ?
L’un des thèmes fort du CES cette année est l’Internet des objets et ses multiples applications, un domaine dans le quel la France estime avoir conquis quelques longueurs d’avance. Selon la Mission French Tech au ministère de l’Economie, la France serait au deuxième rang mondial, derrière les Etats-Unis, sur ce marché estimé à 235 milliards de dollars en 2016, 22 % de plus qu’en 2015. Avec des réussites tant technologiques qu’en levée de fonds pour financer des croissances fulgurantes, à l’instar des sociétés Sigfox, Qovisio, Actility, Matooma, sans oublier les Parrot, Netatmo, Devialet, Withings.
Les innovations françaises ont le vent en poupe : quinze sociétés ont ainsi reçu un CES Innovation Award 2016 à New-York à l’automne dernier, à l’instar du pavé tactile de 3D Rudder (manoeuvrable avec les pieds pour évoluer dans des espace virtuels), la borne musicale de Prizm (qui propose une musique adaptée au goût des passants) ou encore un mini drône de Parrot (manoeuvrable depuis un smartphone)*.
Les écosystèmes French Tech locaux mobilisés
Par ailleurs, le dispositif French Tech lui-même est aujourd’hui en grande partie opérationnel en France avec la plupart des « métropoles french tech » en place, ces écosystèmes locaux censés favoriser le travail en réseau des différents acteurs publics et privés -agences régionales et pôles de compétitivité ou clusters, chambres de commerce, organismes nationaux, experts, etc.-et canaliser les programmes et aides publiques.
De fait, il semble qu’une grosse partie des sociétés exposantes -160 sur 190- aient ainsi été mobilisées et préparées dans le cadre de ces réseaux régionaux et avec leur soutien selon un décompte de la Mission du même nom à Bercy. Citons les métropoles French Tech Aix Marseille (11 startups), Bordeaux (5), Brest (2), Grenoble (14), Lille (6), Lyon (10), Montpellier (15), Nantes (3), Rennes-Saint Malo (5), Toulouse (6), sans oublier la French Tech USA (4 jeunes pousses) mais aussi des French Tech régionales telles l’île de France (70 startups), la Normandie (10) et la Lorraine (3).
Ce qui n’a pas empêché des startups d’autres régions d’être présentes comme pour l’Alsace, l’Auvergne, le Centre, Champagne Ardennes, le Limousin, les Pays de la Loire, la Picardie, Poitou Charente ou La Réunion. Quelque 22 startups ont été emmenées par Business France suite à un processus de sélection, dont 15 venues d’Île de France et les 7 autres d’autres régions**.
Quinze autres jeunes pousses ont été pour leur part sélectionnées par Groupe La Poste pour bénéficier de son programme « French IoT », à l’instar de l’Alsacienne Hakisa, ou des Aquitaines Parking Facile, Gablys, et IQspot. Angers, sa French tech et sa Cité connectée, qui avaient eu la visite du patron du CES Gary Shapiro en personne en octobre 2015, ont tenu à s’exposer sur un stand à part, avec quatre sociétés.
A cette vaste présence en exposition, il faut ajouter les nombreuses délégations de visiteurs, institutionnels et chefs d’entreprises, venus des quatre coins de France, pour de la veille, du contact, du réseautage. A commencer par le ministre de tutelle de la Mission French Tech, Emmannuel Macron, qui y fera escale les 6 et 7 janvier, avant de rejoindre la Sillicon Valley. Et le patron des patron Pierre Gattaz, qui fera lui aussi le déplacement avec une forte délégation. Ce qui promet une soirée French Tech -prévue le 6 janvier à l’hôtel Linq de Las Vegas- très animée, et un buzz assuré dans les médias et réseaux sociaux internationaux.
C.G
*La liste de ces lauréates, de même que celle de toutes les jeunes pousses recensées sur le CES sont détaillées dans le dossier réalisé par la Mission French Tech sur la participation française au CES 2016. Il est en ligne et téléchargeable. Cliquez sur proxy-pubminefi.diffusion.finances.gouv.fr/pub/document/18/20263.pdf