Le 12 novembre à Bercy, en présence des ministres du Redressement productif et du Commerce extérieur Arnaud Montebourg et Nicole Bricq, le président de l’Association des industriels français exportateurs du nucléaire (AIFEN), Gérard Kottmann, a présenté World Nuclear Exhibition, le premier salon international du secteur, qui se déroulera au Bourget du 13 au 16 octobre 2014. Une occasion pour le gouvernement d’afficher l’unité d’une filière, dont l’excellence est reconnue dans le monde entier. En 2012, sur un chiffre d’affaires global de 46 milliards d’euros, 5,6 milliards ont été réalisés à l’export.
C’est pourquoi les deux grands acteurs publics, EDF et Areva, étaient représentés par leurs patrons respectifs, Henri Proglio et Luc Oursel (notre photo). Le grand acteur privé, GDF Suez, n’avait pas été convié. Pourtant, comme le rappelait Nicole Bricq, en Chine, principal marché mondial pour la construction de centrales nucléaires, avec 30 réacteurs de production d’électricité en construction, pour 16 déjà en opération (source : World Nuclear Association), « ce ne sont pas seulement les grands noms qui réalisent, ce sont au total 80 entreprises » qui travaillent avec Areva et EDF à la construction de deux réacteurs EPR dans la province méridionale du Guangdong à Taishan.
WNE, un salon pour les PME et ETI
« Les PME et ETI attendaient depuis longtemps un évènement comme le WNE pour rencontrer leurs clients », explique Gérard Kottmann, également directeur général de Valinox Nucléaire, une filiale du groupe Vallourec. C’est pourquoi, à l’issue de la conférence de Bercy, l’AIFEN a conclu une convention de partenariat avec la Nuclear Industry Association (NIA) britannique et un accord avec le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA).
La NIA va, notamment, mobiliser ses 260 membres pour ce nouveau salon. « Notre ambition est que le WNE devienne la biennale incontournable du nucléaire, sur le modèle du Salon mondial de l’aéronautique, également organisé au Bourget », a indiqué Gérard Kottmann.
Premier exploitant mondial, avec 58 réacteurs, EDF est au cœur d’une filière, allant, en amont, de la fourniture du combustible à, en aval, la maintenance. Soit au total quelque 2 500 entreprises employant près de 200 000 salariés et investissant chaque année 1,8 milliard d’euros dans la recherche et développement.
Un impératif : établir des relations dans la durée
Selon Luc Oursel, « il est important que l’industrie pour s’étendre à l’international puisse s’appuyer sur la référence mondiale exceptionnelle que constituent les réacteurs d’EDF ». Areva et les PME françaises, observe-t-il encore, réalisent respectivement les deux tiers et 60 % de leurs chiffres d’affaires hors de l’Hexagone « et si aujourd’hui il n’y a pas de chaînon manquant dans l’offre française, affirme-t-il, il faut encore pouvoir montrer sa capacité à établir des relations dans la durée, comme en Chine » – pays avec lequel la France va fêter 30 ans de coopération nucléaire en 2014, rappelle Nicole Bricq – « ou en Afrique du Sud ».
Dans la compétition planétaire, il est aussi essentiel, estime le président du directoire d’Areva, de bénéficier d’un « très fort soutien politique » et de présenter « une offre institutionnelle complète », comprenant les universités, le CEA ou l’agence de sûreté nucléaire. Mais alors que l’AIFEN va devoir « répondre à un marché mondial en pleine expansion, qui va croître ainsi de 50 % d’ici 2030 » Luc Oursel s’inquiète de « la concurrence de plus en plus forte, industrielle, technologique, mais aussi financière ». Et sur ce dernier point, selon lui, « côté français, il y a encore à faire ».
François Pargny
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