A quelques encablures du Yachting Festival de Cannes, du 6 au 11 septembre, la Fédération des industries nautiques (Fin) a dressé, le 2 septembre à Paris, un panorama encourageant de la filière tricolore. « La saison est pour le moment une belle réussite, même si nous espérions plutôt un rebond qu’une stabilisation du marché français », a indiqué d’entrée son président, Yves Lyon-Caen.
Hors de l’Hexagone, la tendance est plutôt favorable, avec des marchés en hausse de plus de 5 % en Europe et aux États-Unis, et malgré une baisse générale dans le reste du monde. Dans le détail, certains pays se portent bien ou mieux économiquement, ce qui se ressent sur l’activité du nautisme français, comme l’Allemagne et l’Espagne. Le marché est un peu moins porteur en Italie et se dégrade carrément au Royaume-Uni depuis le vote sur le « Brexit ». L’activité s’est également contractée au Brésil, en Chine, en Australie et dans le Golfe pour des raisons diverses : récession, ralentissement de la croissance, recul des cours des matières premières.
L’Europe devrait porter les ventes françaises jusqu’à la fin de l’année, alors que l’industrie nautique tricolore réalise traditionnellement les trois quarts de ses ventes à l’export. « Et il n’y a pas de raison de penser que le rythme positif des marchés d’Europe et des États-Unis ne continuera pas en 2017 », estimait Yves Lyon-Caen, qui s’est, toutefois, déclaré extrêmement prudent, citant les aléas liés aux résultats des élections présidentielles, prévues le 8 novembre outre Atlantique, mais aussi aux conséquences du « Brexit » et d’actes terroristes éventuels.
Des propositions pour une fiscalité européenne compétitive
Lors du Yachting Festival de Cannes, quelque 50 000 visiteurs en provenance des cinq continents sont attendus sur les 300 000 m² d’exposition. Au total, ils seront 530 exposants représentant l’offre mondiale. Un visiteur sur deux est étranger et seulement 40 % des exposants sont des Français. « Dès mars, nous avons dû refuser des exposants et des bateaux, parce que nous étions limités par l’espace », a souligné Alain Pichavant, directeur de la division Mer & loisirs de Reed Expositions (notre photo). Quelque 630 bateaux seront présentés, dont 107 en avant-première mondiale.
La Fin organisera pendant le salon, le 9 septembre, une conférence sur la fiscalité appliquée à la grande plaisance, un « gros enjeu » pour la filière dans l’Hexagone, selon Yves Lyon-Caen. D’après l’arrêt Bacino de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), la location de yachts pour la grande plaisance ne devrait plus bénéficier du même régime de franchise fiscale et douanière que la location à des fins commerciales. De même, une directive de l’Union européenne (UE) sur l’harmonisation de la fiscalité des carburants devrait être appliquée, ce au détriment de la France. En l’occurrence, la franchise zéro sur le carburant à l’embarquement, qui est la règle dans l’Hexagone, pourrait être supprimée. Une disparition qui profiterait alors aux ports de l’Adriatique (Monténégro…) qui appliquent la franchise zéro et n’ont pas l’intention de la supprimer.
Jusqu’à présent, l’Administration française a tergiversé, appliquant ainsi un moratoire, lequel, toutefois, doit tomber le 1er octobre. Avec la Fin, elle a travaillé à trouver de nouvelles solutions. Et « ce sont ces solutions que nous proposerons le 9 septembre, a promis Yves-Lyon Caen, pour permettre que l’embarquement, l’avitaillement des ports français reste compétitif ».
François Pargny