La mécanique française a conservé son 6ème rang mondial à l’exportation en 2017, s’est réjoui la Fédération des industries mécanique (FIM) dans une note d’analyse publiée à la veille de la Foire de Hanovre, premier salon de l’industrie au monde où une importante délégation d’entreprises françaises était présente pour promouvoir la « French Fab » (23-27 avril)*. Le podium mondial des pays exportateur dans ce secteur reste dominé par la Chine (numéro 1), les Etats-Unis (2) et le Japon (3), suivis par l’Allemagne (4) et l’Italie (5).
Pour la FIM, cette performance s’explique par « la nette reprise de la demande étrangère », qui a permis aux industriels de la mécanique de réaliser un chiffre d’affaires à l’international de 49,8 milliards d’euros en 2017, « soit une hausse de 3,2 % par rapport à l’année précédente ».
Volonté de monter en gamme et de gagner en compétitivité
Ce sont d’ailleurs les exportations qui ont été à l’origine d’une accélération de l’activité au quatrième trimestre 2017, même si sur l’ensemble de l’année, le marché intérieur français a progressé plus vite (+3,8 %) que les marchés étrangers. Les débouchés à l’export de la mécanique française restent dominés par l’Europe, les ventes à destination des 27 pays membres de l’Union européenne représentant 56,2 % des exportations du secteur. Le taux d’exportation a atteint 39 % en 2017.
L’international est un moteur de cette industrie qui affiche un taux d’exportation global de 39 % en moyenne d’un chiffre d’affaires de 127,8 milliards d’euros en 2017 en hausse de 3,3 % par rapport à l’année précédente. Il devrait le rester en 2018, selon la FIM.
De fait, c’est l’investissement qui a tiré l’activité intérieur ces deux dernières année, stimulé par le dispositif de sur-amortissement qui a pris fin en avril 2017 : renouvellement de machines et mises aux normes techniques de machines liées à la sécurité et à l’environnement ont été d’importants facteurs de progression de la demande, de même que le virage de l’Industrie du Futur, qui a poussé les industries mécaniques à se moderniser « pour monter en gamme et gagner en compétitivité à l’export » relève la FIM. Les ventes de robots industriels sur le marché intérieur ont ainsi augmenté de 29 % en 2017.
Pour 2018, la FIM table donc sur une poursuite de la croissance du secteur portée par les investissements industriels, y compris à l’export, et une reprise des embauches après un léger recul en 2017 (-0,6 % à 615 000 salariés) dans ce qui reste le premier employeur industriel en France.
Des freins seront toutefois à desserrer pour que ces bonnes perspectives se vérifient pleinement. Le premier est la pénurie d’emplois qualifiés, dont 42 % des industriels de ce secteur se plaignent. Le second est la fiscalité de production jugée trop lourde.
Pour Bruno Grandjean, président de la FIM et depuis peu de l’Alliance pour l’industrie du futur, la France a encore du chemin à faire : handicapé par un diagnostic erroné – « une fiscalité favorable à l’innovation mais défavorable à la Production », « l’écosystème français n’est pas favorable au Made in France » estime-t-il. « La taxation punitive sur les usines y est unique en Europe » insiste encore l’industriel qui dirige l’ETI Redex, citant la CVAE (cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises) et la CFE (cotisation foncière des entreprises). « La FIM souhaite que ces deux taxes soient transformées en complément d’IS, comme en Allemagne », conclut-il.
Desk Moci
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