Selon l’Association nationale des industries alimentaires (Ania), les
exportations seront encore en 2012 le fer de lance des industries agroalimentaires
(IAA) avec une poussée nette du secteur des boissons. « Comme le laissent augurer les performances réalisées
durant les premiers mois de l’année 2012, l’international devrait soutenir
l’activité de la filière cette année », a révélé Alexander Law, le nouveau
chef économiste de l’Ania, à
l’occasion de la présentation du bilan 2011 et des perspectives 2012 de la filière,
le 22 mai à Paris.
L’Ania s’attend
à une croissance faible et à une stabilisation hors inflation des IAA cette
année, soit + 1,5 %. « En 2011, la profession avait réalisé un chiffre
d’affaires de 157,2 millions d’euros, soit une croissance en valeur (inflation
comprise) de 6,8 % », a indiqué, lors de la réunion, le président de
l’Ania, Jean-René Buisson.
Dans un
communiqué de presse diffusé à l’issue de la réunion, l’Ania rappelle que les
IAA sont « le premier employeur de l’industrie manufacturière française,
avec 500 000 emplois directs, et résistent à la désindustrialisation du
territoire ».
Après avoir
enregistré un excédent de ses échanges de 6,8 milliards d’euros en 2011, la filière
semble encore progresser. Ainsi, sur la base des données fournies par les
Douanes, l’Ania a calculé que son solde positif a encore augmenté entre avril
2001 et mars 2012, en passant en glissement annuel de 6,8 milliards à 7,4
milliards d’euros. Les exportations ont ainsi légèrement progressé, gagnant 850
millions d’euros pour s’établir à 41,49 milliards d’euros.
Toutefois,
ces performances sont surtout à mettre sur le compte des boissons, qui
représentent à elles seules 30,5 % des exportations, et sans lesquelles la
balance commerciale accuserait une perte de 2,6 milliards. L’excédent des
échanges de boissons a augmenté de 300 millions d’euros pour s’élever à 9,75
milliards d’euros, parce que les livraisons hors de l’Hexagone ont augmenté
d’autant pour atteindre 12,65 milliards. Les exportations de produits laitiers
et glaces (6,3 milliards d’euros) et de produits du travail des grains (2,7
milliards) ont aussi permis à ces postes de conforter leurs excédents
commerciaux (respectivement 3,2 milliards et 1,3 milliard d’euros).
S’agissant
des secteurs déficitaires, il n’y a pas d’évolution sensible : le
déséquilibre de la balance commerciale est notable pour les préparations et
conserves à base de poissons et les produits à base de fruits et légumes (- 2,7 milliards et – 2,2 milliards d’euros), les
huiles et graisses végétales et les tabacs manufacturés (- 1,9 milliard et –
1,3 milliard) et moins important pour les produits à base de viande et la
boulangerie-pâtisserie et les pâtes (- 463 millions et – 434 millions).
Pour les
produits à base de viande, toutefois, les importations ont légèrement augmenté l’an dernier et pendant le premier trimestre 2012 par rapport aux trois premiers mois de 2011. En outre, d’après notre partenaire GTA/GTIS, les expéditions françaises de produits
à base de viande ont reflué en Grèce. Or, il s’agissait en 2011 du premier
poste d’exportation de la France dans ce pays, avec un montant de 339 millions
d’euros. Par ailleurs, la Grèce constituait pour cette catégorie de biens le troisième pays client, derrière l’Italie et l’Allemagne, qui avaient absorbé respectivement pour 720 millions et 414 millions d’euros d’exportations tricolores. La situation en Grèce préoccupe évidemment la profession.
Directeur
Agriculture et échanges extérieurs à l’Ania, Diane Doré s’inquiète aussi de
l’imposition de nouvelles barrières non tarifaires dans le monde. « Si le
vin est peu touché, ce n’est pas le cas d’autres secteurs, comme les produits à
base de viande », observe la responsable export de l’association, qui estime
que le protectionnisme qui se développe pourrait rapidement se refléter dans
les performances des entreprises françaises à l’étranger. Elle pointe plus
particulièrement certains pays, comme l’Argentine et la Russie, « mais
aussi la Chine ».
C’est
justement à la Chine et à l’Asie du Sud-est que l’Ania va consacrer la 4ème édition de sa Journée export. « Nous ne pouvons pas nous satisfaire du
seul succès de notre vin. Il y a d’autres marchés porteurs », assure Diane
Doré. Plusieurs entrepreneurs viendront ainsi témoigner lors de cet évènement,
prévu le 3 juillet prochain à Paris.
François
Pargny
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Contact :
Association
nationale des industries alimentaires (Ania):
http://www.ania.net, 21, rue
Leblanc, 75015 Paris
– Diane Doré
Directeur
Agriculture et échanges extérieurs, tél.
0153838605, [email protected], http://www.ania-export.com/
- – Alexander Law
Directeur
Economie et innovation, tél.
0153838604, [email protected]