La start-up normande Aykow commercialise son purificateur d’air sans filtre en Chine

C’est vers la Chine, pays où la purification de l’air est une véritable problématique sanitaire et de santé publique, que la société française Aykow, fondée en 2011 par Grégory Jean, ingénieur en physique nucléaire de formation, s’est logiquement tournée pour commercialiser à l’export son purificateur d’air intérieur.

Son précédent travail pour développer des systèmes de détection et d’élimination du radon, un gaz radioactif, principal facteur de pollution de l’air intérieur, a conduit Grégory Jean, président et fondateur de l’entreprise Aykow basée à Caen (Calvados), à mettre au point un purificateur d’air sans filtre, compact et connecté.

En baptisant son purificateur d’air « Aube », qui signifie en caractères chinois « produit intelligent », la start-up normande lui vouait d’avance un avenir sur le marché chinois. Pari réussi pour la jeune pousse qui a finalisé mi-juillet la signature d’un contrat de distribution avec la chaîne de magasins Sundan, spécialisée dans la vente de produits électroniques.

Le purificateur d’air sans filtre Aube purifie l’air intérieur de manière silencieuse grâce à la « photocatalyse en lumière visible ». Cette technologie brevetée par Aykow élimine les polluants et allergènes, ainsi que les virus et bactéries, et supprime les gaz nocifs respirés au quotidien. De petite taille, ce purificateur au design épuré se déplace facilement et peut s’utiliser dans une chambre d’enfant, au bureau ou dans une voiture.

La Chine, où la pollution dans les grandes villes est régulièrement pointée du doigt, est un marché clé pour cette structure de cinq salariés qui conçoit ses purificateurs dans son centre de R&D à Caen.

« Le marché chinois est le plus dynamique sur le secteur de la purification de l’air, il se vendra 7 millions de purificateurs d’air en 2017 », informe Grégory Jean. « Il y a, constate-t-il, une véritable prise de conscience des consommateurs chinois sur la question de la purification de l’air ». De nombreux foyers sont déjà équipés de purificateurs à filtres. « Notre technologie qui fonctionne sans filtre est différente mais complémentaire aux purificateurs à filtres », précise l’entrepreneur. Son purificateur d’air connecté fonctionne avec l’application Aube (compatible iOS et Android). Celle-ci affiche en temps réel sur un smartphone le niveau de la qualité d’air de l’environnement et reçoit les données du purificateur d’air via une connexion Bluetooth.

S’agissant des procédures en matière de réglementation pour accéder au marché chinois, la start-up normande a pu obtenir rapidement, dans un délai de 12 mois, les autorisations nécessaires. « Nous avons obtenu deux certifications : le CQC (China Quality Certification) et le SRRC, un agrément nous autorisant à émettre en Bluetooth », raconte le fondateur.

Le purificateur sera lancé dans « 15 magasins tests » de l’enseigne Sundan, implantés dans les grandes villes chinoises comme Shenzhen, Pékin, Tianjin, Shanghai, et localisés à des emplacements stratégiques : artères commerçantes et quartiers fréquentés par les expatriés. « Nous espérons écouler 15 000 purificateurs Aube en Chine d’ici l’année prochaine », confesse le chef d’entreprise.

Aykow se montre confiant face à la concurrence des acteurs locaux et européens. « Les consommateurs chinois ne font pas confiance aux produits made in China, ils sont plus confiants dans les produits européens », avance le fondateur. La start-up tricolore se démarque des autres marques de purificateurs et séduit grâce à son label made in France. « Les Chinois ont confiance dans les produits français, ils en ont une image de qualité », rappelle le dirigeant.

Parallèlement à l’Asie, Aykow cible d’autres marchés à l’export. La jeune pousse a participé au CES (Consumer Electronics Show) à Las Vegas en janvier dernier où elle a été approchée par l’enseigne américaine Brookstone, temple des produits high-tech en tout genre. « Il est plus facile, assure Grégory Jean, de certifier un produit en Chine que sur le marché nord-américain où l’on se frotte au protectionnisme ». Mais l’entrepreneur qui a effectué toutes les démarches pour commercialiser son produit outre-Atlantique, a bon espoir de voir son purificateur nomade arriver dans les rayons de Brookstone à la période de Noël. Et dans les prochaines semaines à Tel-Aviv où il est actuellement en discussion avec un distributeur israélien.

Venice Affre