« On va y retourner… En fait, Egis n’a jamais tout à fait quitté l’Iran et nous allons réintensifier les contacts. Tout est urgent aujourd’hui en Iran : l’aménagement urbain, les nouveaux quartiers nouveaux, les villes nouvelles, la planification, les transports, l’eau et les déchets. Par exemple, à Machhad, la deuxième ville du pays, cité sainte accueillant chaque année quelque 25 millions de pèlerins, il est urgent d’améliorer la qualité de l’environnement, la propreté », expliquait Paul-Marie Ringwald (notre photo), directeur des Relations institutionnelles internationales de la société d’ingénierie, lors d’une table ronde sur les services urbains et interurbains, organisée par Business France, le 15 décembre, dans le cadre de l’atelier d’information « Iran : réouverture d’un marché prometteur ».
Une centaine de villes menacées de pénurie d’eau
« La pollution de l’air est forte et la qualité de l’eau très insuffisante », indiquait également Christophe Chevillion, directeur général d’Environnement SA. S’agissant de l’eau, Gabriel Miguez, adjoint au directeur du Développement international de Suez, a même qualifié la situation de « catastrophique ».
L’Iran est, selon lui, confronté à « un gros problème de stress hydrique » et une centaine de villes pourraient un jour « se retrouver à sec », comme c’est déjà le cas de certains villages. De façon générale, a commenté Romain Kéraval, directeur du bureau de Business France à Téhéran, « il y a de la place pour des solutions en matière d’économie et d’efficacité d’énergie, d’économie d’eau, par exemple, en récupérant l’eau grise pour l’agriculture, et de développement des énergies renouvelables ».
L’air, priorité de la présidence
Selon Christophe Chevillion, « s’agissant de la qualité de l’air, c’est déjà horrible dans la capitale et il va bien falloir à un moment ou un autre prendre des mesures ». Le président iranien Hassan Rohani a innové en créant une vice-présidence à l’environnement.
Le portefeuille a été confié à une femme, Masoumeh Ebtekar, première vice-présidente de l’Histoire de la République islamique, qui met l’accent sur la qualité de l’air. Représentant son pays à la XXIe Conférence des Nations Unies pour les changements climatiques (Cop21), elle avançait des solutions pour réduire la pollution dans les grandes villes. Il semble, toutefois, que cette ancienne responsable du département de l’environnement sous la présidence de Mohammad Khatami, de 1997 à 2005, dispose de peu de moyens financiers…
Déchets : Téhéran voudrait investir à long terme
« Dans les déchets, a souligné Arnaud Chevalier, représentant en Iran de la société de conseil et lobbying Noor Group, les concessions sont pour le moment données à court terme, mais à Téhéran, on réfléchit aujourd’hui à des investissements à long terme, notamment en matière d’équipement ».
Dans l’environnement, les consultants comme Arep et Egis étant encore peu présents, « c’est le moment pour d’autres de présenter des solutions », pointait encore Arnaud Chevalier, par ailleurs, vice-président de la section Espagne des conseillers du commerce extérieur de la France (CCEF). Les déchets les mieux traités font l’objet d’un traitement individuel dans les domaines pétrolier et pétrochimique.
François Pargny