Le salon mondial de l’automobile, qui ouvre ses portes le 1er octobre et se prolongera jusqu’au 16 octobre, est traditionnellement un moment où les constructeurs dévoilent leurs nouveautés. C’est ce moment qu’a choisi Renault pour signer un accord avec les autorités de Téhéran afin de renforcer sa présence et ses investissements en Iran, pays où ses ventes ont progressé de 56,1 % l’an dernier par rapport à 2014.
Dans un communiqué diffusé le 30 septembre, le constructeur automobile français a ainsi annoncé la signature d’un accord stratégique avec le fonds d’investissement public iranien IDRO (Industrial Development & Renovation Organization of Iran) pour créer une coentreprise dont Renault sera l’actionnaire majoritaire, en présence de Carlos Ghosn, son P-dg, et Mohammad Reza Nematzadeh, ministre iranien de l’Industrie, des mines et du commerce.
L’ancienneté de la présence du constructeur a, semble-t-il, été un facteur clé de la décision des Iraniens.« Le gouvernement iranien souhaite attirer les investissements étrangers dans l’industrie automobile afin de proposer aux clients iraniens de nouveaux produits compétitifs, de qualité et sûrs, a commenté le ministre iranien. Plusieurs options ont été considérées et par sa présence constante en Iran depuis plus de douze an, Renault s’est imposé comme le partenaire idéal pour ce projet». Renault est installé depuis 2003 en Iran grâce à une coentreprise avec les firmes iraniennes Saipa et Iran Khodro.
« Cet accord conforte nos choix stratégiques faits en Iran… »
De son côté, la marque aux losange, dont l’Etat français est actionnaire, trouve, avec cet accord, un moyen de prendre une position de choix sur ce marché jugé très porteur. « Avec deux millions de véhicules prévus à l’horizon 2020, le potentiel du marché automobile iranien est indéniable, souligne notamment Carlos Ghosn. Cet accord conforte nos choix stratégiques faits en Iran et ouvre une nouvelle ère en permettant à Renault d’occuper une position privilégiée dans le pays ».
Dans les détails, la coentreprise va intégrer d’une part, un centre d’ingénierie et d’achat qui favorisera le développement des fournisseurs locaux, et d’autre part une usine d’une capacité de production de 150 000 véhicules par an dans un premier temps. Elle s’ajoutera aux capacités existantes de Renault dans le pays, qui s’élèvent à 200 000 véhicules selon le constructeur. Les premiers véhicules produits dans la nouvelle usine sont prévus à partir de 2018 : il s’agira de Symbol et de Duster, qui complèteront la gamme des Tondar, Tondar pick-up, Sandero et Sandero Stepway déjà produits sur place.
Le projet prévoit aussi un important volet commercialisation : Renault va développer son propre réseau de distribution avec des showrooms et un service après-vente aux standards de la marque, une première pour le groupe. En 2015, Renault a commercialisé 51 500 véhicules en Iran et estime sa part de marché à 4,8 %. « La croissance demeure forte sur les huit premiers mois de 2016 » précise son communiqué.