Le salon Viva Technology, ou « VivaTech » pour les connaisseurs, grand rendez-vous des startups et des leaders de l’innovation fondé à l’initiative de Maurice Lévy (Publicis) et Francis Morel (groupe Les Echos) il y a à peine trois ans, gagne de l’ambition à l’international. Pour sa troisième édition, du 23 au 26 mai 2018 au parc des expositions de Paris Porte de Versailles, il recevra d’ailleurs un coup de pouce de l’Elysée : Emmanuel Macron, décidément adepte des grandes rencontres médiatisées et de portée mondiale, a décidé d’organiser, la veille de l’ouverture, un « Paris Tech for good Summit », un sommet sur la manière dont les technologies peuvent améliorer le monde auquel seront conviés une cinquantaine de « top speakers » internationaux du secteur.
Cette dernière annonce a été l’un des temps forts d’une matinée de présentation de l’ édition 2018 de VivaTech qui s’est tenue sous les ors du ministère de l’Europe et des affaires étrangères, en présence des deux fondateurs et de nombreux partenaires de l’événement (notre photo).
Le pendant européen du CES de Las Vegas
De quoi faire le « buzz » autour de cet événement qui, à l’origine, se voulait le pendant européen du Consumer electronic show (CES) de Las Vegas. Sa recette originelle : organiser une rencontre entre des grands groupes leaders de l’innovation et des startups grâce à une campagne de pré-sélection organisée autour de « challenges » proposés par les premiers aux secondes.
Pour l’édition 2018, cet ADN d’origine sera préservé : 1000 startups ont ainsi été sélectionnées sur la base des projets et solutions qu’elles ont proposés pour répondre à 100 challenges lancés par 25 grands groupes ; elles seront accueillies et mises en scène sur les « labs » d’innovation ouverte de ces grandes entreprises durant la manifestation.
Plus de participation étrangère
Mais elles ne seront pas les seules à être présentes : les organisateurs espèrent accueillir quelque 10 000 startups cette année, après 6000 l’an dernier et 5000 lors de la première édition. De France, mais aussi, de plus en plus, de l’étranger. « Créer un événement international autour de ce rapprochement » était en effet un objectif des fondateurs dès l’origine, a rappelé Francis Morel.
Déjà l’an dernier, 40 % des 68000 participants étaient étrangers. Cette année, ils veulent faire encore mieux. D’où un casting de têtes d’affiches très international, avec des stars du business de la tech comme Ginni Rometty (P-dg d’IBM), Chuck Robbins (P-dg de Cisco), ou encore Bill McDermott (Directeur-général de SAP), premiers noms dévoilés le 13 février. Gageons que d’autres seront séduits par la perspective d’être aussi reçus à l’Elysée.
« Innovation VivaTour » et espace dédié à l’Afrique
Surtout, les organisateurs ont introduit deux grandes nouveautés sur l’international parmi une myriade d’autres innovations –Forums, conférences, « Park », accélérateurs, démonstrations, « battles »…- dans le programme* : un « innovation VivaTour » visant à recruter startups, investisseurs et influenceurs dans les 24 villes du monde jugées parmi les plus dynamiques en matière de nouvelles technologies et un espace dédié à l’Afrique, Afric@tech.
La campagne VivaTour, menée avec le concours de Business France et du réseau des French tech hubs, a d’ores et déjà permis d’obtenir la participation d’une dizaine de pays, soit deux de plus que l’an dernier. Ils monteront des pavillons ou seront représentés via des acteurs majeurs : Belgique, Corée du sud, Israël (qui sera en force, selon les organisateurs), Italie, Japon, Luxembourg, Maroc, Suisse, Tunisie, Russie (via le Skolkovo Innovation Center).
Quant à l’espace Afric@tech, dont l’Agence française de développement (AFD) est l’un des partenaires, il surfe sur l’intérêt croissant que suscite l’évolution du continent et ses « leapfrogs » (en français sauts de grenouilles) technologiques. Son objectif est d’accueillir 100 startups du continent regroupées dans un « lab » dédié. Il sera aussi constitué de pavillons pays, et proposera un programme spécifique de challenges et de conférences. Une table-ronde associant Stéphane Richard, P-dg d’Orange, Rebecca Enonchong, fondatrice de AppsTech et Grégoire Landel, fondateur de CityTaps, en a fait la promotion le 14 février au Quai d’Orsay (notre photo).
Outre le Maroc et la Tunisie, qui ont donc confirmé leur participation, d’autres pays pourraient rejoindre l’événement. Selon les organisateurs, des discussions sont en cours avec l’Afrique du sud, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Kenya et Maurice Lévy a même révélé être en discussion avec Paul Kagamé, le président rwandais, pour une participation de son pays.
Une troisième nouveauté mérite aussi d’être signalée : les organisateurs ont obtenu un partenariat exclusif avec TechCrunch, media américain de référence dans la Sillicon Valley, pour organiser lors du salon un concours de ‘pitchs’ entre 15 startups -le « TechCrunch Battlefield »- destiné à sélectionner la startup européenne qui ira participer à la finale de ce concours mondial, prévue en septembre à San Francisco…
Christine Gilguy
*Le programme détaillé de Viva Technology 2018, dont les deux premières journées seront réservées aux professionnels et la dernière journée sera ouverte au grand public, est consultable sur le site de l’événement : www.vivatechnology.com
Pour prolonger :
–France / Russie : les PME et l’innovation priorité de la coopération économique
–Finance / Export : la « blockchain » testée avec succès dans le négoce de produits agricoles
–États-Unis / Électronique : la French Tech à nouveau en force au CES 2018
–Export / Santé : 7 startups françaises s’immergent dans l’écosystème de l’innovation israélien
–Afrique / Innovation : Bpifrance accompagne cinq startups en Afrique du Sud et en Côte d’Ivoire
Et nos dossiers spéciaux :
–Rapport CIAN 2018 – Les entreprises internationales en Afrique
–Enquête : Où exporter en 2018 ? Algérie, Allemagne, Argentine, Indonésie…
–Foires et salons dans le Monde 2018 (Le Moci)
–Dossier spécial : Quand l’Afrique fait sa révolution technologique