Les États-Unis demeurent la première destination des entreprises françaises qui s’implantent à l’étranger. C’est ce que révèle le Baromètre 2019 sur l’implantation internationale des PME, ETI et startup françaises réalisé par Banque Populaire et Pramex International, filiale du groupe BPCE spécialisée dans le conseil en implantation, dont les résultats ont été présentés le 4 juin à Paris.
Intitulé « PME, ETI et start-up : cap sur la réussite internationale », le baromètre recense 815 projets d’implantation dans 69 pays, dont 550 créations de filiales et 265 acquisitions, réalisés entre février 2018 et janvier 2019 par 236 startup, 259 PME et 310 ETI françaises.
« Il y a une spécificité, près de la moitié des entreprises qui ont un projet d’implantation à l’international sont franciliennes », a fait remarquer lors de la présentation des résultats du baromètre Bertrand Magnin, directeur du développement Marchés spécialisés pour le réseau Banque Populaire. Le baromètre montre en effet que les entreprises installées en Ile-de-France sont à l’origine de 47 % des projets d’implantation. Viennent ensuite la Région Auvergne-Rhône-Alpes avec 11 % des projets et l’Occitanie (8 %).
S’agissant du choix de l’implantation, qu’elles soient des jeunes pousses, des PME ou des ETI, les sociétés tricolores convoitent toutes le marché américain. « Les États-Unis restent la première destination des entrepreneurs français qui s’implantent à l’international », a exposé d’entrée André Lenquette, directeur général de Pramex International. Comme dans le baromètre 2018, la première puissance mondiale arrive en tête des destinations les plus attractives pour les entreprises françaises en quête d’une implantation à l’international quelle que soit leur taille.
Les États-Unis ont attiré 130 projets
Le pays de l’Oncle Sam a attiré 130 projets d’implantation, soit 16 % du total des projets recensés par le baromètre. « Une société sur cinq va s’implanter à l’international aux États-Unis », a constaté André Lenquette. « Les États-Unis caracolent en haut du classement de manière significative », a-t-il renchéri. De fait, à la deuxième place du classement des destinations les plus convoitées, l’Allemagne a attiré 8 % du total des projets d’implantation, soit 68 projets. Presque deux fois moins que le numéro un.
Plusieurs facteurs expliquent cet engouement pour le marché américain. D’abord, comme l’a relevé André Lenquette, « la facilité de faire des affaires ». Dans le dernier classement Doing Business de la Banque mondiale, les États-Unis arrivent à la 8ème place sur 190 pays classés selon leur facilité de faire des affaires. Outre la croissance – estimée à 2,8 % cette année – et le degré de maturité du marché, un autre facteur séduit les entrepreneurs : la taille du marché domestique, 327 millions d’habitants.
L’élection de Donald Trump n’a pas freiné l’engouement des Français au contraire. Les décisions prises par le locataire de la Maison Blanche « sont pro business », a rappelé ainsi le directeur général de Pramex International. « Il a baissé l’impôt sur les sociétés (IS) ».
Un horizon naturel des startup
La politique du président Trump ne semble pas non plus freiner la dynamique d’implantation des jeunes pousses françaises de la tech qui vont en priorité aux États-Unis pour se développer rapidement. Bien qu’il soit lointain, coûteux et parfois risqué, « le marché américain reste incontournable pour les startup », a affirmé au Moci André Lenquette. « Dans certains secteurs comme les Medtech, on ne peut pas être visible, si on n’est pas présent aux États-Unis ». Autre exemple, le marketing digital, avec l’exemple de l’ex-startup française Criteo, spécialisée dans le ciblage publicitaire personnalisé sur Internet, cotée au Nasdaq depuis octobre 2013.
L’Allemagne accède au podium
Les entreprises françaises affichaient en 2018 leur attrait pour la première économie européenne. L’Allemagne se hisse de la 4ème place (rang qu’elle occupait dans la précédente édition du baromètre), à la 2ème place du classement, après les États-Unis et devant l’Espagne. Un « rattrapage » qui était « attendu », selon le baromètre. Explication.
« L’Allemagne d’un point de vue économique se porte bien », a commenté le directeur général de Pramex International. Le pays est également un partenaire commercial historique de la France. Toutefois, le marché allemand « est réputé fermé », pointe l’étude. Les entreprises l’ont testé avec des bureaux de représentation, avant de comprendre qu’elles devaient se « germaniser » par des opérations de croissance externe.
Sur la troisième marche du podium, l’Espagne perd une place par rapport à l’édition 2018 du baromètre. Toutefois, l’attrait des entrepreneurs français pour cette destination européenne ne faiblit pas, analyse le baromètre. Troisième destination préférée des entreprises hexagonales dans le monde et deuxième en Europe, l’Espagne se démarque par le dynamisme de son économie « qui a crû au rythme annuel de 3 % par an pendant plusieurs années », et sa proximité.
Le Royaume-Uni ne subit pas l’effet “Brexit”
Quant au Royaume-Uni, il se positionne au 4ème rang du classement, concentrant 7,6 % des projets d’implantations « grâce à sa taille, sa maturité et sa compétitivité ».
Là encore, plusieurs critères d’attractivité entrent en jeu : un marché mature, 70 millions d’habitants, un pouvoir d’achat élevé. En outre, la baisse de la livre sterling engendre des opportunités d’acquisition. En 2018, malgré les incertitudes persistantes autour du “Brexit”, les entreprises françaises ont continué à s’implanter outre-Manche conclut l’étude.
De manière générale, le baromètre montre que les dirigeants de PME, ETI et startup tricolores ont choisi en 2018 de renforcer leur position dans les économies matures et sécurisées.
Venice Affre
Pour en savoir plus :
Consulter le baromètre 2019 Banque Populaire – Pramex International en fichier PDF joint ci-dessous.