Bénéficiaire de 59 % du total des exportations des entreprises d’Ile-de-France, l’Europe, qui compte également pour 62 % de leurs importations, reste le premier partenaire commercial de la Région, c’est ce que révèle la dernière publication mensuelle de l’Observatoire économique régional (Crocis) de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris Ile-de-France. En 2014, le montant des exportations franciliennes à destination de l’Europe a atteint 45,7 milliards d’euros, sur un total de 77,1 milliards d’euros.
Intitulé L’export, un facteur de croissance pour les entreprises franciliennes (Enjeux Ile-de-France, août 2015), cette étude a été réalisée par le Crocis pour la deuxième année consécutive. Elle a été menée auprès des exportateurs franciliens dans un contexte de stabilisation des exportations et de recul des importations tant au niveau francilien que national avec pour objectif de connaître leur vision de l’export, ainsi que les pratiques et leurs besoins.
De manière globale, toutes zones géographiques confondues, les exportations franciliennes sont restées stables en 2014 par rapport à 2013, à l’instar de la tendance moyenne à l’échelle nationale, les exportations s’étant établies à 427,2 milliards d’euros (+0,1 %).
Les pays européens voisins, premiers clients à l’export
L’étude indique que sept des dix principaux clients de l’Ile-de-France, dont les entreprises sont encore frileuses pour aller sur le grand export, sont des pays européens avec des frontières proches de l’Hexagone à savoir : l’Allemagne, économie vers laquelle les exportations franciliennes ont atteint 8,4 milliards d’euros en 2014 ; l’Italie (5,3 milliards), le Royaume-Uni (5,2 milliards), l’Espagne (5 milliards), la Belgique (4,6 milliards), la Suisse (4,3 milliards) et les Pays-Bas (2,1 milliards).
Hors Europe, les États-Unis sont le premier client bénéficiaire de biens franciliens (7,8 milliards d’euros d’exportations) derrière l’Allemagne. Vient ensuite la Chine, destination vers laquelle les ventes originaires d’Ile-de-France se sont élevées à 2,9 milliards d’euros et Hong Kong (chiffres des exportations franciliennes non communiqués). Ces dix pays représentent 61 % des exportations franciliennes.
Avec 11 milliards d’euros d’exportations, soit 14 % du total, l’Amérique est la deuxième région du globe cliente des entreprises franciliennes, après le Vieux Continent. L’Asie qui réceptionne 10,4 milliards d’euros d’exportations en provenance d’Ile-de-France vient se placer sur la troisième marche du podium, devant l’Afrique (6,5 milliards d’euros) et le Proche et Moyen-Orient (800 millions d’euros).
L’aéronautique, l’automobile, et la pharmacie en tête des exportations franciliennes
S’agissant des secteurs d’exportation, les produits de la construction aéronautique et spatiale sont en tête, avec des ventes hors des frontières de l’Hexagone de 7,7 milliards d’euros, exæquo avec les produits de la construction automobile, suivi des produits pharmaceutiques (5,8 milliards d’euros à l’export). Vient ensuite le domaine du luxe : cuir, bagages, chaussures (3,8 milliards d’euros), les articles d’habillement (3,4 milliards) et les parfums et cosmétiques et produits d’entretien (3,1 milliards).
« Le top 10 des produits les plus exportés est révélateur des spécialisations de l’industrie francilienne (aéronautique, automobile, pharmacie) et du poids de la région dans le domaine du luxe (cuir, bagages, chaussures, parfums et cosmétiques) », commente l’Observatoire.
Exporter pour « vendre plus »
Alors qu’un tiers des entreprises exportatrices franciliennes vendent plus de 50 % de leur production à l’étranger, l’enquête montre que l’export peut être considéré comme un facteur de croissance. Pour 20 % des entreprises interrogées, la motivation d’aller à l’international est de « vendre plus ».
S’agissant des moyens mis en place pour vendre à l’étranger, l’enquête révèle que 80 % des entreprises franciliennes ont au moins un salarié dédié à l’export. En ce qui concerne les différents modes d’exportation, les ventes BtoB sont les plus prisées avec trois entreprises sur quatre qui déclarent faire de la vente en direct.
Autre observation, 41 % des dirigeants interrogés affirment avoir adapté ou avoir conçu spécialement leurs produits pour l’export, contre 29 % lors de la précédente enquête en 2014, néanmoins la majorité des entreprises continue à proposer les mêmes produits qu’en France. Enfin, il est à noter que la moitié des entreprises (50 %) envisage d’exporter vers de nouveaux pays, mais pour se faire les chefs d’entreprises ont besoin d’être guidés. En effet, 86 % des exportateurs interrogés expriment un besoin d’informations réglementaires (procédures, formalités douanières, réglementation…).
Venice Affre
Pour en savoir plus :
Consultez la publication mensuelle de l’Observatoire économique régional (CROCIS) de la CCI Paris Ile-de-France dans le document PDF attaché à cet article.