Conséquence directe de son Plan pour l’export présenté en février dernier et prévoyant un « guichet unique export » dans cinq régions pilotes, Pierre Lellouche, secrétaire d’État au Commerce extérieur, était à Clermont-Ferrand, le 1er avril, pour signer le premier protocole d’accord de création d’un tel guichet en Auvergne.
Il s’agit de la première du genre. « J’attends qu’en région les PME soient accompagnées le plus efficacement possible grâce à la création d’une chaîne de valeur. Je viens ici pour sonner la mobilisation générale sur l’exportation », a précisé Pierre Lellouche. Comme l’a rappelé le président de la CCI Région Auvergne, Bernard Schoumacher, le dispositif régional d’accompagnement et de soutien des entreprises est déjà « l’un des plus intégrés » parmi ceux des régions françaises. Dès 2005, l’ensemble des CCI ont entrepris la création, au niveau régional, d’un service international unique. En 2008, naissait l’association Auvergne International qui fédère l’ensemble des membres de « l’équipe de France de l’export » locale, élargie à l’Agence régionale de développement économique (ARDE). Selon l’un de ses membres, l’accord formel du 1er avril consacre le dispositif d’Auvergne International et lui donne plus d’assise en le faisant officiellement reposer sur le triptyque État-CCI-Région.
C’est donc Auvergne International qui portera le guichet unique tel que le conçoit Bercy. « Ce protocole d’accord clarifie le rôle de chacun dans la chaîne qui amène les entreprises vers l’exportation et précise comment elles sont accompagnées », a souligné Pierre Lellouche. Ce document prévoit l’amélioration de la lisibilité des dispositifs de soutien et la simplification des procédures dans le cadre d’un véritable réseau. Au plan pratique, cela se traduira par des outils communs dont un site Internet et un numéro de téléphone unique.
Le dispositif mis en place ne devra pas se contenter de recevoir et d’accompagner les entreprises qui s’adressent à lui. Il aura également une mission de détection. Dirigée vers le guichet unique, l’entreprise ayant un potentiel à l’exportation fera l’objet d’un diagnostic approfondi et pourra bénéficier d’un programme de préparation et de suivi de son parcours à l’international et/ou d’un programme d’accompagnement sur des marchés ciblés. « Grâce à cette signature, le tissu auvergnat des TPE va avoir accès aux marchés extérieurs », se réjouit Hamid Berkani, vice-président du Conseil régional en charge du développement économique et de l’emploi et président de l’ARDE. L’accord prévoit que les partenaires d’Auvergne International élaborent un programme annuel d’actions. « Vous devez vous engager sur des objectifs tels que le nombre d’entreprises identifiées, l’augmentation des effectifs dédiés à l’exportation… », a prévenu le secrétaire d’État en précisant : « Je n’ai aucun pouvoir hiérarchique sur vous. C’est à chacun de jouer le jeu. Grâce à ce que vous ferez en Auvergne, je pourrai engager les autres régions dans un cercle vertueux. »
Sylvie Jolivet, à Clermont-Ferrand
Maison de l’international : l’idée ne fait pas l’unanimité
Pour Pierre Lellouche, le guichet unique qui vient d’être lancé en Auvergne, pour le moment virtuel, a vocation à devenir un « lieu unique où tout le monde sera regroupé sinon les entreprises auront toujours du mal à s’y retrouver ». Mais la création d’un tel espace physique, qui serait baptisé Maison de l’international, ne fait pas l’unanimité localement. Insistant sur l’utilité d’Auvergne international et les améliorations qui seront apportées à ce dispositif, Hamid Berkani, vice-président du conseil régional, a précisé que « le côté immobilier n’a pas été voté par l’assemblée régionale ».
S. J.