Selon l’association professionnelle Cedigaz, qui regroupe plus de 140 membres de 40 pays, l’année 2010 a été faste pour le gaz. En
effet, la production mondiale a cru de 7,3% pour s’établir à 3201 Gm3 (milliard
de mètres cubes). Cedigaz estime que la production mondiale est revenue au
niveau d’avant la crise économique.
Cette embellie s’explique par une multitude de
facteurs. Du côté des consommateurs, la consommation américaine est repartie (+
5,6%), tandis que la demande gazière européenne est remontée à son niveau d’avant
crise. L’Asie est devenue le troisième marché consommateur mondial, avec la Chine
(+ 20% en moyenne annuelle) qui se place comme le quatrième pays consommateur
mondial.
Côté production, la production gazière russe a connu
un net rebond (+ 11,6%) tandis que la production américaine a augmenté également (+ 4,8%,
grâce notamment aux gaz de shistes). L’offre qatarie (de GNL, gaz naturel
liquéfié) commence à peser puisque ce petit émirat est devenu le quatrième pays
producteur du monde, devançant la Norvège. D’autre
part, les échanges gaziers internationaux par gazoducs et méthaniers ont connu
une croissance à deux chiffres (+ 11%). Grâce à un niveau des prix stable, le
gaz a bénéficié d’un avantage compétitif dans ses usages industriels et pour la
production d’électricité. D’ailleurs, la crise du nucléaire japonais, qui a
accéléré la décision de plusieurs pays d’abandonner à terme le nucléaire, devrait
favoriser l’emploi du gaz.
Au niveau de l’Union européenne, la France a été le quatrième
consommateur de gaz en 2010 (50,3 Gm3), avec une hausse de consommation de
11,5%. Les trois premiers pays étant l’Allemagne (94,2 Gm3), le Royaume-Uni (94,1
Gm3), et l’Italie (82,9 Gm3). L’approvisionnement européen est assuré par la
production inter-européenne (51% – Norvège, Pays-Bas), la Russie (23%), l’Algérie
(10%), le Qatar (6%), le Nigeria (3%), et les autres (7%). A l’horizon 2015 et
2020, l’offre norvégienne demeurera stable, celle des Pays-Bas ira en
diminution continue, tandis que celle des gazoducs provenant de la zone Russie-Asie centrale
passera de 33% en 2010 à 46% en 2020. Cedigaz estime que, une fois l’offre excédentaire
de GNL résorbée, les producteurs devraient se retrouver en position de force à
partir de 2013.
Côté français, pour savoir à qui nous achetons le
gaz, le ministère du Développement durable fournit deux sortes de chiffres. En
valeur, uniquement sur les six premiers mois 2010, les quatre principaux pays
fournisseurs ont été la Norvège
(33%), la Russie
(18%), les Pays-Bas (17%), et l’Algérie (16%). Sur l’ensemble de l’année, mais
en TWh PCS (milliards de kilowatts heure en pouvoir calorifique supérieur), la Norvège (34,56%), devance
les Pays-Bas (15,74%), la
Russie (15,08%), et l’Algérie (14,45%).
Jean-François Tournoud