« L’Afrique importe 6
millions de tonnes par an d’huile de palme et 10 millions de tonnes de riz. Pour éliminer
ces achats, il faudrait alors consacrer respectivement à ces deux cultures 1,5
million et 2 millions d’hectares de terres, ce qui nécessite beaucoup d’engrais »,
martèle Gagan Gupta, l’enthousiaste directeur général d’Olam Gabon, la filiale
du groupe singapourien éponyme, qui pilote un grand projet de production d’urée
agricole sur la zone économique spéciale (ZES) de Mandji , près de Port Gentil.Un exemple de ces projets agro-industriels qui foisonnent en Afrique, notamment sous la poussée des Asiatiques.
Le soutien des bailleurs de fonds, dont la France
L’usine GFC (Gabon Fertiliser Company), à laquelle Olam
participe à hauteur de 62,9 %, avec l’indien Tata (25,1 %) et la République
gabonaise (12 %), devrait être
opérationnelle « fin 2015-premier trimestre 2016 », assure le
directeur général indien d’Olam,
affirmant aussi que le financement du projet sera bouclé « dans deux à
trois mois ». La Banque africaine
de développement (BAfD), qui serait prête à débloquer 150 millions de dollars,
entraînerait ainsi dans son sillage une quinzaine d’établissements financiers,
comme la Banque européenne d’investissement (BEI), Coface ou Proparco. D’après nos
informations, les trois partenaires apporteraient un tiers des fonds et les
bailleurs de fonds les deux tiers restants.
« La quatrième étude d’impact environnemental et social
a été remise aux différents ministères concernés qui doivent encore nous donner
leur autorisation. Mais d’ores et déjà, Olam a obtenu le droit de commencer l’aménagement du
terrain », se félicite Gagan Gupta. Les travaux de dragage sur l’île Mandji,
a-t-il expliqué au Moci à Libreville, « sont confiés aux néerlandais
Boskalis et Van Oord pour un montant de 40 millions de dollars et l’ingénierie
de l’usine au français Technip pour 50 millions, avec lequel nous négocions
aussi à l’heure actuelle la construction de GFC ». D’après plusieurs sources concordantes,
l’investissement global du projet serait de l’ordre de deux milliards de
dollars.
La Zone économique spéciale de Mandji, s’ajoutant à la ZES
de Nkok (Libreville), toutes deux fruits d’un partenariat entre Olam (60 %) et
la République gabonaise (40 %), est une zone franche totalement exportatrice.
La production de 1,3 million de tonne d’urée de GFC sera ainsi livrée en
Afrique, aux Etats-Unis et au Brésil. Pour produire l’engrais, l’usine recevra
du français Perenco un volume global de gaz de 0,75 trillion de pieds cubes sur
une période totale de 25 ans. A terme,
c’est le gaz des torchères qui devrait être utilisé pour être transformé en
engrais
De notre envoyé spécial au Gabon
François Pargny