Emblématique de la relance des relations économiques entre la France et l’Algérie, l’usine automobile de Renault, fruit d’un projet lancé en décembre 2012 avec la création de Renault Algérie production (RAP), a été inaugurée aujourd’hui 10 novembre en grande pompe par le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal et le P-dg de la marque au losange, Carlos Ghosn, en présence, du ministre algérien de l’Industrie et des mines, Abdelsselam Bouchiuareb et, côté français, du ministre de l’Economie, de l’industrie et du numérique, Emmanuel Macron et du ministre des Affaires étrangères et du développement international Laurent Fabius.
Située dans la région d’Oran, à Ouesd Tlelat, à une trentaine de kilomètres d’Oran, sur le site d’une ancienne filature, RAP est une co-entreprise détenue à 51 % par des capitaux publics algériens (Société nationale de véhicules industriels-SNVI 34 %, Fonds national d’investissement-FNI 17 %) et à 49 % par le constructeur automobile français. Elle produira la « Nouvelle Renault Symbol », un véhicule considéré en Algérie pour son rapport qualité/prix, la qualité de ses équipements, sa fiabilité et l’habitabilité. Le modèle sera doté d’un équipement plus élevé et d’un outil de navigation GPS.
Selon les précisions du constructeur, l’usine comporte une ligne de production qui va commencer à produire 25 000 véhicules par an dans une première étape. Dans une deuxième phase, une montée en puissance à 75 000 véhicules par an est envisagée à l’horizon 2019. Elle comportera alors une plus grande intégration des fournisseurs et des métiers tôlerie et peinture. L’objectif est en effet de susciter, à terme, la naissance d’une véritable filière de sous-traitants en Algérie.
Gros importateur de véhicules, l’Algérie souhaitait depuis longtemps se doter d’une industrie locale et avait accéléré ses pressions après l’ouverture par Renault Nissan Dacia, en févier 2012, de son unité marocaine de Tanger, destinée à produire pour le marché européen (deux lignes de production pour les modèles Sandero d’une part, et Lodgy et Dokker d’autre part), un investissement de près de 1,1 milliard d’euros. Signe de l’importance politique de ce projet de part et d’autre, la création formelle de RAP avait été faite le 19 décembre 2012 en présence des présidents algérien et français, Abdelaziz Bouteflika et François Hollande.
RAP, qui doit d’abord alimenter le marché intérieur algérien, où Renault revendique plus de 25 % de parts de marché actuellement, pourrait, dans la deuxième phase, produire pour les marchés d’Afrique sub-saharienne. Quelque 350 collaborateurs ont été recrutés au cours des derniers mois par RAP, selon le constructeur français, qui précise qu’ils ont été formés au centre de formation automobile CFPA d’Oran et par ses experts puis, pour certains d’entre eux, au sein d’usines de l’Alliance Renault-Nissan, dont celle de Roumanie.
C.G
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