La filière française de viande bovine va devoir redoubler d’efforts si elle veut se maintenir en Turquie. En effet, dans un contexte d’effondrement de la livre turque, les pouvoirs publics vont y retenir les offres les moins coûteuses.
Dans une étude de novembre 2018 de FranceAgriMer (voir fichier joint), le conseiller agricole à l’ambassade de France en Turquie, Pierre Autissier, explique que les broutards français sont plus chers que ceux d’Amérique latine, notamment du Brésil et d’Uruguay. Pour éviter des pénuries et maintenir la stabilité sociale, Ankara ne réduira vraisemblablement pas ses achats. En revanche, la quantité sera privilégiée sur la qualité, ce qui sera au détriment de la France.
Viande fraîche : le risque polonais pour la France
S’agissant des achats turcs de viande fraîche bovine, force est de constater qu’ils ne cessent de reculer. En 2011, 11 millions de têtes équivalent carcasse (Tec) avaient été importées, un chiffre qui avait fondu à 1 million l’an dernier, la Pologne devançant la France en tête des fournisseurs.
Le risque est que les exportateurs de ce pays d’Europe de l’Est n’écoulant plus suffisamment de leurs produits en Turquie profitent de coûts moins élevés que leurs homologues français pour mener une offensive sur d’autres marchés. En l’occurrence, ils pourraient cibler des pays qui sont des partenaires traditionnels de l’Hexagone, comme l’Italie, l’Allemagne et la Grèce.
Cette possible réorientation de la Pologne vers d’autres débouchés doit être prise au sérieux pour deux raisons : la première, évidente, la diminution du pouvoir d’achat turc ; la seconde étant que les prix turcs ont baissé au point de se rapprocher des prix polonais.
Des espoirs de croissance
Pour autant, le Service économique régional d’Ankara estime qu’il ne faut pas baisser les bras, compte tenu de la demande croissante de bovins vivants et de viande rouge en Turquie.
FranceAgriMer rappelle, d’ailleurs, que le 4 octobre dernier, lors du Somment de l’élevage à Cournon d’Auvergne, le ministre français de l’Agriculture, à l’époque Stéphane Travert, avait signé un accord de facilitation, concernant en particulier les modalités de quarantaines avant le départ vers la Turquie.
Desk Moci