Pas facile de prendre pour sujet central d’une étude sur l’internationalisation des entreprises la RSE ou responsabilité sociétale des entreprises : c’est pourtant le mérite du cabinet Bearing Point d’en avoir fait le thème principal de la septième enquête dans le cadre de l’Observatoire du développement international des entreprises, réalisée avec HEC Paris. Plus précisément, il s’agissait de savoir si la RSE, qui recouvre des exigences en matière d’impact environnemental et social de l’activité des entreprises, était considérée comme « un frein ou un levier du développement international ». Quelque 800 entreprises ont été interrogées sur le sujet entre avril et septembre 2016.
Un des résultats intéressant de l’enquête est le constat d’une plus grande maturité des entreprises vis-à-vis de la RSE : avec 93 % des entreprises qui disent que la RSE n’est pas en priorité une contrainte réglementaire, et une majorité qui déclarent qu’il s’agit d’une démarche volontaire, « les entreprises montrent une vraie maturité », la réglementation étant moins perçue comme une contrainte que comme un accompagnement, a estimé Jean-Michel Huet, associé BearingPoint, qui a conduit cette enquête et présenté ses résultats le 13 décembre.
Il y aurait même une vraie prise de conscience « ethique » de la part des entreprises : cette exigence arrive en effet en 2ème position des motivations des entreprises pour se lancer dans une démarche RSE que ce soit pour leur activité en France (plus de 30 % des entreprises du panel) ou à l’international (20 % d’entres elles).
De fait, 45 % des entreprises ont basculé dans une politique RSE assumée depuis 2010 et seulement 48 % des entreprises se sentent désavantagées commercialement par les contraintes réglementaires en Europe. La RSE entre dans les mœurs entrepreneuriaux, y compris à l’international puisque 50 % des entreprises comptent intégrer une dimension RSE dans le pilotage de leurs activités internationales d’ici à 2 ans mais elles sont déjà 90 % à affirmer intégrer des critères RSE dans la sélection de leurs fournisseurs et partenaires à l’étranger !
A noter, enfin, qu’un nombre croissant d’entreprises -21 % des répondants, soit un sur cinq- semblent considérer la RSE comme un levier plutôt que comme un frein commercial à l’international. « Un véritable enjeu commercial est aujourd’hui perçu par les entreprises » considèrent Jean-Michel Huet. Toutefois, les entreprises françaises prennent du retard : seulement 10 % indiquent voir la RSE comme un levier commercial.
C.G
Pour en savoir plus : l’étude, très riche, est téléchargeable au lien suivant : www.bearingpoint.com/fr-fr/convictions/publications/developpement-international-et-rse/