L’agence de coopération technique internationale Expertise France (EF), issue de la fusion de six agences fin 2014, vient de rendre public son premier rapport d’activité concernant l’exercice 2015 (lire pdf joint). Un document diffusé seulement en juillet 2016, mais comme le rappelle le président de son Conseil d’administration, Jean-Christophe Donnellier, EF a été le « fruit d’une réforme de l’État longtemps retardée ». Aujourd’hui, la France peut s’enorgueillir de disposer d’une équipe unique de 220 personnes au siège à même d’intervenir sur des projets internationaux de grande ampleur, pour le compte ou avec de grands acteurs, comme l’Union européenne (UE) et la Banque mondiale.
Les deux tiers de son activité en Afrique
D’après le rapport 2015, l’agence d’expertise technique internationale de la France a dégagé un volume d’activité de 120 millions d’euros, délivré 63 000 jours d’expertise et plus de 300 projets dans 80 pays figurent dans son portefeuille. Présente sur les cinq continents, elle a, toutefois, réalisé 66 % de son activité, soit 72 millions d’euros, en Afrique.
Éducation, santé, gouvernance, lutte contre le changement climatique, Jean-Marc Ayrault et André Vallini, respectivement ministre des Affaires étrangères et du développement international (Maedi) et secrétaire d’État chargé du Développement de la francophonie, se félicitent de la contribution d’EF dans « la mise en œuvre du nouveau cadre de développement durable adopté par la communauté internationale en 2015, avec la conférence d’Addis-Abeba sur le financement du développement en juillet, l’adoption des Objectifs de développement durable à New York en septembre et, enfin, le succès historique de la COP21 en décembre ».
Des contrats à l’étranger, des accords avec l’AFD et Business France
A Bercy, les ministres des Finances et des comptes publics, Michel Sapin, et de l’Économie, de l’industrie et du numérique, Emmanuel Macron, se réjouissent que l’agence soit devenue « un acteur de référence au niveau européen » et de « quelques beaux contrats remportés ces derniers mois, comme les trois appels d’offres dans le domaine de la statistique ou le contrat avec les autorités bahreïniennes sur la réforme du ministère de l’Urbanisme ». Pour autant, EF n’a pas vocation à jouer solo et, dans un vaste mouvement de simplification pour plus d’efficacité mené par l’État, la nouvelle agence collabore avec d’autres, comme le montre les accords noués avec l’Agence française de développement (AFD) et Business France.
Aujourd’hui, l’Union européenne est le premier partenaire financier d’Expertise France. Une place de choix, puisque l’agence prétend aujourd’hui que les mandats de gestion qui lui sont confiés en matière d’assistance technique sont du même niveau que ceux dont bénéficie la GIZ allemande. D’où l’ouverture d’un bureau au sein de la Représentation permanente de la France auprès de l’UE à Bruxelles – d’autres existant aussi à Abidjan, Tunis et Hanoï.
Partenariat avec la Banque mondiale dans les PPP en zone franc
Sujet particulièrement important pour les hommes d’affaires, le modèle des partenariats public-privé (PPP), utilisés, par exemple, dans les infrastructures. Dans la zone franc, la France et la Banque mondiale se sont ainsi associées pour aider les États à se doter des outils de gestion et d’exécution. De façon concrète, l’agence tricolore a été chargée de la mise en ligne du site Internet sur les PPP, de la formation des administrations nationales et régionales et de la mise à disposition d’experts – ce fut le cas au Sénégal pour l’autoroute au départ de Dakar et en Côte d’Ivoire pour le troisième pont d’Abidjan (notre photo), qui ont tous deux fait l’objet de PPP.
Enfin, elle est intervenue pour aider la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) dans l’élaboration d’une stratégie et d’un cadre juridique et institutionnel pour les partenariats public-privé ou encore la Banque ouest-africaine de développement (Boad) dans la mise en place d’une Unité régionale de développement des PPP.
Dans le domaine de la formation, EF est, notamment, intervenu dans l’aéronautique en Tunisie, « assurant la formation technique et pédagogique de 18 formateurs » du nouveau Centre d’excellence dans les métiers de l’industrie aéronautique (Cemia). Selon l’agence française, « les premiers stagiaires du Centre d’excellence seront accueillis en septembre 2016 ».
F.P