L’entreprise française Ecocert, organisme
international de contrôle et certification de l’agriculture et de
l’alimentation biologique, a exprimé son désir d’exporter son savoir-faire
français afin d’aider à une « croissance
dans les limites écologiques». L’enjeu étant d’avoir des règles de
production « crédibles et des
contrôles dignes de ce nom », a averti son président fondateur William
Vidal. En mettant en valeur « les
activités économiques à faible empreinte carbone, (…) sans que les plus démunis
en pâtissent », a-t-il expliqué lors d’une conférence de presse le 30
mai à Paris. Car la solution, selon lui, passe par la certification biologique.
De fait, à l’heure où la demande pour ces produits
en France est en pleine croissance et que l’offre nationale est insuffisante,
les importations (hors Union européenne) sont nécessaires. Ce qui ne peut que
contribuer à l’essor mondial de l’agriculture biologique. D’où la nécessité pour
Ecocert de déployer ses outils et son groupe à ce niveau.
Avec un chiffre d’affaires de 29 millions
d’euros en 2011, soit une augmentation de 9 % par rapport à 2010, 41 % de son
chiffre réalisé hors de France et 85 pays couverts, la PME peut d’ores et déjà se
targuer d’avoir une présence étendue. Néanmoins, son objectif va plus loin. Il
s’agit d’accompagner l’émergence de ce type d’agriculture, aussi bien pour la
consommation locale que l’export, et d’en garantir la qualité. Grâce à une
large présence dans les pays exportateurs (Amérique latine, Asie et Afrique),
Ecocert garantit la traçabilité des produits qui se rendent notamment en
Europe, mais aussi aux Etats-Unis – ces deux marchés représentent respectivement
20 milliards d’euros par an de vente- puis au Canada et Japon.
Et assure aussi une présence dans les pays
consommateurs. « Les pays émergents
se mettent à vouloir consommer mieux et donc bio », soulignait Michel
Reynaud, responsable international de la certification. Notamment parmi les
BRICS : la Chine
et le Brésil. Les Chinois, marqués par les scandales sanitaires successifs
(dont le plus récent est le chou au formol), ont confiance dans les aliments
européens et veulent consommer des produits sûrs. Dans ce pays, Ecocert est le
seul organisme agrée pour l’export et la production intérieure. « Il faudrait maintenant faire tache d’huile
sur l’approche du contrôle national», espère William Vidal.
Ces pays émergents ont d’ailleurs significativement
augmenté le nombre de réglementations pour accéder au marché européen. Et
Ecocert les aide à mettre en place leur cahier des charges (Maroc, Thaïlande…)
L’objectif étant de protéger le consommateur mais aussi le producteur et le
transformateur pour éviter toute concurrence déloyale. Actuellement,
l’entreprise sert d’intermédiaire pour négocier la reconnaissance mutuelle des réglementations entre l’UE et
la Chine. Des
équivalences qui existent déjà entre l’UE, les Etats-Unis, le Canada et le
Japon.
La
PME veut donc réussir son pari d’étendre
des règles de production équivalentes dans le monde, harmoniser les contrôles
et en superviser les organismes. Ceci afin de lutter contre les éventuels
fraudeurs qui profitent de ce marché grandissant où l’offre est plus faible que
la demande. « Il nous arrive de
déclasser des productions dans certains pays. Ce sont souvent des Etats qui
manquent d’infrastructures dans la filière et où le producteur est moins bien
entouré qu’en France », expliquait Michel Reynaud. Les organismes
certificateurs doivent donc se « serrer
les coudes pour la crédibilité du secteur » et conserver la confiance
du consommateur. Outre l’alimentaire, le textile ou les cosmétiques, Ecocert s’attaque
à présent à la labellisation de golfs écodurables et de spas.
Alix Cauchoix
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