Le développement du « big data » et la possibilité de valoriser désormais des masses d’informations disparates semble donner des ailes à certains opérateurs traditionnels de bases de données sur les entreprises. C’est en tout cas le cas d’Altarès, société française spécialisée dans les données financières, distributeur exclusif des produits Dun & Bradstreet sur le marché français, qui multiplie depuis un an les lancements de nouveaux outils internet à destination des PME basés sur la valorisation de données.
Elle vient ainsi de s’associer avec une start-up américaine, Powerlinx, qui propose la toute première plateforme internationale de mise en relation avec des contacts business et partenaires potentiels, une sorte de réseau social BtoB. Une association d’ores et déjà prometteuse puisque Powerlinx a reçu, le 7 mars, un grand prix au salon Big Data, qui se tenait à Paris le jour même où Altarès conviait les journalistes pour présenter ses nouveautés.
Annuaires en ligne, listes d’entreprises ou de prospects issus de bases de données plus ou moins à jour… Pour trouver partenaires, cibles d’acquisition, clients ou encore distributeurs à l’étranger, « le problème, c’est le temps qu’il faut pour identifier les contacts justes dont vous avez besoin, la bonne société dans un pays étranger » a expliqué David Emery, fondateur et président de Powerlinx, dans un français très correct. Cet homme d’affaire suisse sait de quoi il parle en tant qu’ancien manager de Dun & Bradstreet, lorsqu’à la fin des années 90 et au début des années 2000, il a du sillonner l’Asie pour identifier les futurs partenaires de la firme américaine, incontournable leader mondial de l’information sur la solvabilité des entreprises. C’est à cette époque, il y a 17 ans, que l’idée de créer un outil informatique permettant de bien cibler les prospects a, selon lui, commencé à germer.
Accélérer le travail de pré-qualification
Powerlinx, P-dg d’Altares, en est manifestement une promotrice convaincue et enthousiaste : « Les listes fournies par les chambres de commerces, les consultants qui n’ont jamais quitté Paris, ce n’est pas efficace » a lancé Laurence Augoyard. Selon elle, ce réseau social BtoB de nouvelle génération, qui emprunte les usages des réseaux sociaux BtoC et dont le coût d’adhésion serait autour de 100 euros par mois, « est un mélange de Meetic et de Linkedin à l’international » pour les PME. Sa promesse : accélérer le travail de pré-qualification des contacts ciblés par l’utilisateur.
Premier atout mis en avant : la plateforme agrège des données structurées et non structurées sur les entreprises, permettant de croiser les sources et les types d’informations, ce qui représente déjà une spécificité non négligeable pour ce type de plateforme à l’international. La deuxième force de l’outil est un moteur de recherche qui s’appuie sur la sémantique pour traiter et croiser les informations, ce qui constitue, selon ses créateurs, une « rupture technologique » dans le secteur. Au final, pour une requête, trois propositions vraiment pertinentes sont remontées par le système et recommandées par lui, selon David Emery.
La plateforme, qui est d’ores et déjà opérationnelle en trois langues (anglais, français et hébreu), en est à ses débuts puisqu’elle a été lancée en juin 2015 aux Etats-Unis puis en Israël. « Nous sommes en phase de test car il faut créer la communauté » a reconnu David Emery. Powerlinx a achevé sa première étape de levée de fonds, elle entame sa deuxième étape. Selon lui, 35 millions d’entreprises -2 millions de nouvelles entrées chaque mois- sont déjà dans la base, 150 propositions d’affaires sont intégrées chaque jour, et la communauté des premiers milliers d’utilisateurs couvrirait 165 pays… Mais ses promesses ont incité Laurence Augoyard à stopper les propres projets de développement internes d’Altarès dans ce domaine pour signer un partenariat avec Powerlinx, dont la société française est devenue actionnaire et responsable du développement commercial en France et dans les pays francophones. A suivre, donc.
Christine Gilguy