« Il y des aides à la prospection à l’étranger, on trouve des capitaux, mais il n’y a rien comme aide à l’enregistrement des produits », regrettait Stéphane Regnault (notre photo), président du Syndicat national de l’industrie des technologies médicales (Snitem) et du directoire de Vygon, spécialiste des dispositifs médicaux à usage unique, lors des Rencontres du Commerce extérieur, organisées, le 14 octobre, par les Conseillers du Commerce extérieur d’Ile-de-France dans le cadre du salon Export France. Or, ajoutait-il, « les difficultés sont réelles dans des pays comme le Brésil et le Japon ».
Le constat très négatif dressé par le patron du Snitem ne sera plus tout à fait vrai à partir de 2017, avec le plan de 4,4 millions d’euros « Export + Santé Cosmétique » visant à soutenir les efforts des PME aux États-Unis et dans les BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine). Une aide qui consistera en une couverture, sous forme d’avance remboursable, de 50 % des coûts d’enregistrement des médicaments, dispositifs médicaux et crèmes de beauté « dans une limite de 200 000 euros par entreprise », précisait alors Bénédicte Raynaud, chef du département Mode-habitat-santé chez Ubifrance.
L’agence publique, qui « a commencé à sélectionner des PME », indique sa responsable, orientera aussi les sociétés françaises vers les meilleures intermédiaires en matière de certification et d’autorisation de marché.
Japon : un enregistrement complexe et long
Si le Brésil est concerné, il n’en est rien, toutefois, du Japon où le système d’enregistrement est particulièrement complexe et long. « Il faut, d’abord, posséder un local qui soit agréé par les autorités, décrit Stéphane Regnault, embaucher ensuite trois personnes – une pour la sécurité, une autre pour la qualité et encore une troisième – pour que commence la procédure d’agrément ». Et, « enfin, poursuit-il, attendre deux ans à ne rien pouvoir faire, ce qui est évidemment un obstacle considérable pour une petite entreprise ».
Pour David Warlin, responsable des Affaires publiques et du Market Access chez Guerbet (produits contraste), « une solution au Japon peut être d’entrer sur le marché avec un distributeur puis de le racheter ». Cette entreprise française connaît bien aussi le Brésil, où elle a décidé de créer une usine, il y a déjà 30 ans, pour être présent sur le marché. « Théoriquement, çà vous donne un avantage pour les appels d’offres », raconte-t-il. Sauf que « maintenant les autorités, pour lutter contre la corruption, lancent des appels d’offres inversés ». Selon David Warlin, il n’y a pas d’autre choix que de s’adapter.
François Pargny