Au troisième trimestre 2015, le retard des paiements, c’est-à-dire tout paiement effectué au-delà du terme convenu contractuellement, en Europe est quasi stable à 14,5 jours en moyenne, contre 14,6 jours le trimestre précédent et 14,7 au premier trimestre 2015 (voir notre article). L’analyse trimestrielle sur les comportements de paiement des entreprises en France et en Europe au cours du troisième trimestre 2015, publiée le 14 décembre, par le cabinet français d’informations BtoB, Altares, montre que les délais varient selon les pays.
Le Portugal demeure ainsi le mauvais élève avec 29,9 jours de retard enregistrés au cours du troisième trimestre. L’analyse d’Altares relève également que 32,4 % des entreprises portugaises ont réglé, sur cette période, leur fournisseur avec un retard qui s’échelonne le plus souvent entre 16 et 30 jours tandis que seules 20,2 % des entreprises au Portugal ont payé sans retard. Avec 19,9 jours de retard en moyenne observés au troisième trimestre, l’Italie est le deuxième plus mauvais retardataire européen devant le Royaume-Uni, où les retards atteignent 18,3 jours. Par ailleurs, seules 22,8 % des entreprises outre-Manche ont réglé au troisième trimestre leur fournisseur sans retard, soit le deuxième taux le plus faible après le Portugal (20,2 %). À l’inverse, en Allemagne, 72,1 % des entreprises ont payé leurs factures en respectant les délais fixés. De plus, avec des retards moyens de paiement de 6,4 jours, l’Allemagne continue de montrer l’exemple et peut se targuer d’être le bon élève de l’Union européenne (UE). La France pour sa part conserve son titre de « champion d’Europe des petits retards de paiement » avec des délais inférieurs à 15 jours, s’établissant en moyenne à 13,2 jours au troisième trimestre.
Légère amélioration des comportements de paiement des entreprises tricolores
Dans le secteur privé en France, « l’amélioration des comportements de paiement est globalement constatée chez tous les entrepreneurs individuels, mais est davantage sensible chez les plus grands d’entre-deux », note Altares, qui souligne dans son étude une baisse des retards « assez limitée » (12,3 jours au 3e trimestre contre 12,6 jours au 2e trimestre) sur l’ensemble des artisans-commerçants. À l’inverse, la diminution des délais de paiement est plus conséquente au sein des entreprises de plus de 20 salariés (13,9 jours de retards contre 14,9). De plus, les petites sociétés de moins de 3 salariés sont trois fois plus nombreuses à reporter leurs paiements de plus de 30 jours que celles de plus de 250 salariés.
« La plupart des activités s’inscrivent dans une tendance de faible amélioration des comportements de paiement », constate Altares. Ainsi, dans l’industrie agroalimentaire, le retard de règlement passe de 14,9 à 14,1 jours, tandis que dans l’industrie manufacturière, il repasse sous la barre des 12 jours à 11,7 jours (contre 12,1 jours au 2e trimestre).
Dans le transport routier de marchandises, le report des règlements se réduit légèrement mais demeure élevé passant de 16,8 à 16,5 jours en moyenne, dans un contexte où moins d’un quart des factures (22,6 %) sont payées à date. De manière globale, dans le transport et la logistique, toute activité confondue, une amélioration est constatée avec un retard de paiement qui passe de 16,7 à 16,3 jours au troisième trimestre. Le commerce de détail fait, lui, figure de bon élève, enregistrant 40 % de règlements à l’heure et un retard moyen qui retombe à 12,5 jours contre 13,1 jours trois mois plus tôt.
Dans les services aux entreprises (activités scientifiques et techniques ; services administratifs aux entreprises), le retard s’améliore passant de 14,7 à 14,4 jours au troisième trimestre. Et dans les services aux particuliers (activités de réparation ; coiffeurs, soins de beauté et corporels ; autres services à la personne), l’amélioration des délais de règlement est encore plus nette le retard de paiement passant de 15,7 à 15,1 jours. À contrario, dans l’agriculture –un secteur en proie à des difficultés, touché de plein fouet rappelons le par une crise agricole à l’été 2015– la filière élevage reste sous tension avec un retard moyen porté à 15,5 jours contre 15,2 jours trois mois plus tôt. Et Altares de souligner qu’au cours du troisième trimestre 2015, plus d’un éleveur sur dix (11 %) a reporté ses paiements de plus de 30 jours.
Enfin, dans son analyse trimestrielle, Altares rappelle que la Commission européenne, dans sa campagne de lutte contre les retards de paiement, insiste sur le fait que : « Dans toute l’Union européenne, il est courant de payer ses fournisseurs avec retard. Cette pratique est jugée acceptable car elle a peu de conséquences sur les consommateurs. Pourtant, les dégâts sont importants : chaque année, des centaines de milliers d’entreprises européennes font faillite parce qu’elles sont payées en retard. Les petites et moyennes entreprises sont les grandes victimes de ce phénomène qui est encore accentué pour les entreprises vendant à l’étranger ».
Venice Affre
-Pour en savoir plus :
Consultez l’étude d’Altares sur les comportements de paiement des entreprises en France et en Europe au cours du troisième trimestre 2015, en fichier PDF ci-dessous.
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