Bonne nouvelle pour la filière française du cuir. La France continue d’exporter plus qu’elle n’importe. Au cours des six premiers mois de l’année, la balance commerciale du secteur est demeurée excédentaire à +868 millions d’euros, selon les statistiques semestrielles du Conseil national du cuir (CNC), l’organisation interprofessionnelle de producteurs et utilisateurs de cuir. Les exportations, tous secteurs confondus, ont augmenté de 13 % par rapport au premier semestre 2018 pour atteindre 6,247 milliards d’euros tandis que les importations se sont élevées à 5,379 milliards d’euros.
Singapour, Hong Kong et les États-Unis, premiers clients pour la maroquinerie
Les articles de maroquinerie (sacs à main, petite maroquinerie, bracelets de montres) ont nettement dominé les livraisons de la filière à l’étranger entre janvier et juin de cette année. Leurs ventes à l’export ont progressé de 16 % par rapport à la même période en 2018 à 4,04 milliards d’euros, tirées par la bonne performance des sacs à main. Destinataire de 14 % du total des exportations françaises de maroquinerie, Singapour a été le premier client de l’Hexagone au premier semestre devant les États-Unis (13 %) et Hong Kong (12 %). Ces trois marchés ont formé le trio de tête des clients de la France, talonnés par l’Italie (9 %) et le Royaume-Uni (8 %).
S’agissant des produits de maroquinerie, les sacs à main sont restés une fois encore, comme au premier semestre 2018, en tête des ventes. Leurs expéditions ont ainsi bondi de 23 % à 2,37 milliards d’euros. Globalement, les sacs à main ont compté pour 59 % des exportations totales d’articles de maroquinerie.
À l’inverse, la France a également connu une hausse de ses importations d’articles de maroquinerie : + 8 % entre janvier et juin de cette année. « Ces produits, explique le CNC, viennent principalement de Chine (35 %) pour répondre à la consommation nationale en produits moyen/bas de gamme de la fast fashion ». Mais également d’Italie (23 %), « où certaines grandes maisons ont leurs ateliers de fabrication et d’Espagne (11 %), pays dont le savoir-faire est apprécié par les jeunes créateurs », observe la confédération regroupant 20 fédérations ou syndicats professionnels depuis l’élevage jusqu’à la distribution des produits finis.
L’UE, premier client des chaussures françaises
En ce qui concerne le secteur de la chaussure et autres articles chaussants, les exportations ont progressé de 12 % en valeur, atteignant 1,9 milliard d’euros, et de 5 % en volume, soit un total de 62 millions de paires vendues au premier semestre 2019. 90 % des paires de chaussures et autres articles chaussants exportés sont vendus à l’Union européenne (UE). Cette zone a acheté 55,7 millions de paires à la France avec en tête, l’Espagne qui a importé pour 11,4 millions de paires, l’Italie pour 9,5 millions, l’Allemagne pour 8 millions, la Belgique pour 5,8 millions et la Pologne pour 5,3 millions.
La tannerie-mégisserie en perte de vitesse à l’export
Les exportations de la sous-filière tannerie-mégisserie (cuirs simplement tannés et cuirs finis dont bovins, veaux, ovins, reptiles) ont reculé de 7 % à 159,7 millions d’euros. Un recul imputable en particulier à la chute de 28 % des exportations de cuirs simplement tannés. De leur côté, les cuirs finis ont vu leurs envois à l’étranger diminuer de 2 %. Si les exportations de cuirs finis de bovins ont baissé de 6 %, celles de peaux finies de veaux « reconnues dans le monde pour leur qualité exceptionnelle et très demandées », souligne le CNC, ont progressé de 10 %.
S’agissant des marchés d’exportation, les ventes de cuirs finis sont restées stables en Europe, bénéficiaire de 63 % des exportations françaises de la sous-filière au premier semestre. Le CNC note toutefois un recul dans certains pays comme l’Espagne (-2 %) et la Belgique (-32 %) compensé par la hausse dans d’autres pays tels que l’Italie (+2 %), la Suisse (+29 %), le Portugal (+8 %) et le Royaume-Uni (+11 %).
Sur le continent Africain, marché bénéficiaire de 17 % des exportations en cuirs finis, la demande en cuirs finis français a diminué de 12 % au Maroc et de 9 % en Tunisie.
La confédération présidée par Frank Boehly rappelle qu’il est important « de souligner les relations tendues entre les États-Unis et la Chine qui ont une conséquence directe sur l’activité des mégissiers spécialisés en cuirs d’agneau pour l’habillement : -5,3 % en production et -5 % à l’exportation ». En outre, le CNC observe une chute de 35 % des ventes des mégissiers vers la Chine et Hong Kong.
Desk Moci