Après avoir connu des années difficiles, les échanges de marchandises, grâce aux économies développées, devraient retrouver de l’allant dès cette année, indique la banque HSBC dans son rapport semestriel HSBC Trade Forecast, portant sur les perspectives d’évolution du commerce international dans 25 économies développées et émergentes. Une bonne nouvelle qui amène la banque britannique à prévoir une croissance des exportations et des importations dans le monde de 8 % par an à partir de 2017, à comparer à + 1,5 % entre 2012 et 2014.
Si HSBC, dans un communiqué de presse du 4 juin (voir fichier attaché), souligne le rôle positif de l’économie des États-Unis, l’établissement financier insiste encore plus sur « la solide reprise de l’économie en zone euro », servie par la baisse de l’euro. Il se félicite ainsi de la « compétitivité accrue des exportateurs allemands », de la « reprise attendue en France », et du fait aussi qu’une « majorité des exportations de la zone euro » est « effectuée hors zone ». En Europe, les « perspectives plutôt bonnes au Royaume-Uni » sont également pointées.
Pour autant, à moyen terme, plusieurs grands pays du Vieux continent vont devoir affronter une période d’incertitudes. A l’instar du Royaume-Uni, dont le référendum sur sa sortie de l’Union européenne se tiendra vraisemblablement en 2017, et de l’Allemagne, dont la compétitivité est érodée par les hausses de salaires et le vieillissement de la population va limiter à 1,1 % par an la hausse du produit national brut jusqu’en 2030.
Malgré les rigidités de l’économie française, l’export va reprendre
Quant à la France, même si son économie devrait connaître cette année, avec + 1,1 %, son meilleur score depuis 2011, HSBC s’inquiète des freins structurels à la croissance. Ces dernières années, les exportations françaises auraient ainsi moins progressé que dans d’autres pays de la zone euro, « en raison notamment d’une augmentation des salaires plus rapide que la productivité ». Malgré cette perte de compétitivité, estime la banque« la hausse potentielle du commerce international est attendue à 1,4 % par an pour les 10 prochaines années, et le puissant secteur de l’agriculture, ainsi que les produits reconnus (les vins ou les produits laitiers), devraient permettre à la France de garder une place de choix à moyen terme sur le marché des produits à valeur ajoutée ».
En outre, « les machines industrielles et le matériel de transport devraient rester les principaux moteurs de l’export français, porté également par l’expertise de la France dans l’industrie aérospatiale». L’Allemagne demeurera le premier client, absorbant 16 % des exportations de l’Hexagone, mais surtout la part de la Chine devrait passer de 3 à 6 % en 2030, ravissant du même coup au Royaume-Uni la place de deuxième débouché extérieur.
Entre 2015 et 2030, d’après des données établies par Oxford Economics, les exportations de biens entre 2015 et 2030 devraient grimper de plus de 3 % en France, soit légèrement plus qu’en Allemagne, mais moins qu’au Royaume-Uni, avec environ + 4 %, et aux États-Unis, avec environ + 6 %.
A partir de 2017, HSBC s’attend aussi à une « accélération des échanges sud-sud », en raison de la signature de traités de libéralisation du commerce. Dans les nations émergentes, les prévisions d’Oxford Economics sont, à cet égard, très positives. Les exportations de marchandises entre 2015 et 2030 bondiraient ainsi de 11 % au Vietnam, de 10,5 % en Inde, de près de 10 % en Chine ou encore de plus de 9 % en Turquie.
F.P