Pour son dixième anniversaire, les créateurs du baromètre du commerce international et du BtoB Banques Populaires / CGI avaient une information positive à donner aux journalistes conviés pour l’occasion : les indicateurs virent franchement au vert depuis le début de l’année, après avoir connu plutôt plus de bas que de hauts depuis sa création en 2007, juste avant la grande crise financière de 2008 / 2009. Un vent de reprise souffle sur les professionnels, à tel point que Christophe Descos, directeur Marché des entreprises et institutionnels Banques Populaires a déclaré, à propos du commerce international : « On gérait la décroissance, il va falloir qu’on gère la croissance, notamment à l’international ».
Qu’en est-il exactement ?
Une croissance de chiffre d’affaires de 2,5 % au premier trimestre 2017
Résultant d’une enquête trimestrielle d’activité auprès d’un échantillon de 1000 entreprises du secteur du commerce de gros et international membres de CGI (Confédération du commerce de gros et international), cet indice, basé sur le chiffre d’affaires, a connu une croissance de 2,5 % au premier trimestre 2017 par rapport au premier trimestre 2016 : le signe d’une reprise prometteuse alors qu’en 10 ans, cet indice a été en recul de 3,1 %, ne retrouvant jamais son niveau de 2008, avant la crise, soit 102,8. Pour 2016, il s’était établi à 99,6 avec un frémissement (+0,5 %).
Autrement dit, les professionnels du commerce de gros et international, qui sont très en amont des tendances du marché, « font preuve d’optimisme sur les ventes à venir ». Pour Laurent Frelat, analyste du baromètre, « il y a une mécanique qui s’est enclenchée », comme en témoigne le redémarrage des approvisionnements à la construction (chiffre d’affaires en hausse de +4,5 % au premier trimestre), à l’industrie automobile (+ 2 %) et les produits agricoles et alimentaires (+ 2 %). Seuls les produits de consommation courante connaissent une stagnation relative (chiffre d’affaires en léger recul de 0,5 %).
L’activité du commerce international a progressé de 22,9 % en 10 ans
Si le commerce international, qui regroupe chez CGI tout autant le négoce que les professionnels de l’accompagnement des entreprises à l’international et les commissionnaires, affiche une tendance court terme moins allante -chiffre d’affaires en progression de + 0,5 % au premier trimestre 2017- il a aussi bien mieux résisté que les autres secteurs d’activités ces dix dernières années avec un indice d’activité en constante progression – + 22,9 % globalement entre 2007 et 2017 – , tant à l’importation (+ 23,8 % sur 10 ans) qu’à l’exportation (+ 26,1 %).
Un signe que les services liés au commerce international sont moins sensibles à la conjoncture intérieure. « C’est la zone Asie qui tire l’activité, et, depuis peu, la zone Amérique », a précisé l’économiste, notant plus d’inertie sur l’Europe. « Ces sociétés ont un double savoir-faire pays et produit » a observé de son côté Hugues Pouzin, directeur général de CGI. « Elles accompagnent tout autant des PME que des grands groupes qui veulent tester des marchés, notamment ceux situés dans des marchés difficiles ». Leur dynamisme supérieur à celui du commerce de gros tourné vers le marché domestique s’explique par le fait qu’à l’international, « il y a des zones qui ne cessent de se développer » malgré les crises, à l’instar des pays émergents.
Pour sa part, Banques Populaire croit à cette reprise sur l’international : Christophe Descos n’a pas manqué de rappelé que le groupe bancaire a lancé récemment une offre spécifique de produits de financement, de services et d’accompagnement pour les PME et ETI se développant à l’international. Dénommée « Next International », elle s’appuie sur un effectif de 60 conseillers spécialisés sur les flux internationaux et le financement du commerce international et une alliance de 16 banques présentes dans 46 pays au sein d’un « club connector ».
Christine Gilguy