Du fait d’une vive reprise des achats énergétiques à laquelle s’est ajouté un recul des livraisons aéronautiques et spatiales, le déficit de la balance commerciale française s’est creusé d’un milliard d’euros en mars, après une tendance à l’amélioration en février (voir notre article), pour s’établir à – 4,6 milliards d’euros, d’après les chiffres publiés par les Douanes le 7 mai. Ce résultat reste voisin de celui enregistré en mars 2014 (- 4,7 milliards d’euros).
Cette détérioration du solde commercial de la France est en partie imputable à la hausse des importations qui ont accéléré fortement (+ 3,1 %) pour atteindre 42,17 milliards d’euros en mars, contre 40,90 milliards en février et 40,53 milliards en janvier. Les exportations ont, elles, progressé plus faiblement (+ 0,9 % après + 1,5 % en février) à 37,6 milliards d’euros, contre 37,3 milliards le mois précédent. En cause : les achats d’hydrocarbures naturels dont la facture s’est alourdie d’un milliard d’euros. « Les approvisionnements en pétrole brut sont à l’origine de cette poussée, du fait d’un fort rebond des volumes acheminés et d’une augmentation du prix des produits », précisent les Douanes.
S’agissant des exportations, elles ont surtout été pénalisées par le recul des ventes dans l’aéronautique. « Les exportations aéronautiques souffrent à la fois d’une baisse des livraisons définitives d’Airbus et d’une réduction de moitié du montant des envois d’avions en cours de finalisation en Allemagne », indiquent ainsi les douanes. De plus, aucune vente de satellite n’est intervenue en mars, alors que le montant des contrats de février atteignait 300 millions d’euros.
À l’inverse, les ventes de l’industrie automobile ont été dynamiques. Après l’Allemagne et le Royaume-Uni, la hausse des livraisons d’automobiles s’est étendue aux autres grands partenaires de l’Union européenne (UE) : Belgique, Italie et Espagne. Hors UE, une poussée des ventes, pour de moindres montants, a été observée aux États-Unis, au Kazakhstan et au Japon, commentent les Douanes.
En ce qui concerne les ventes de produits pharmaceutiques, elles « s’avèrent très fermes », soulignent les Douanes. Sous l’effet d’un rebond des exportations et d’une diminution des importations, ce secteur est le seul qui voit « son solde commercial s’améliorer sensiblement ». Les ventes ont progressé à nouveau hors UE, notamment à destination des États-Unis, de la Chine et de Singapour.
Le déficit cumulé des 12 derniers mois (de mars 2014 à mars 2015) atteint – 51,2 milliards d’euros. En 2014, le déficit commercial de la France s’est établi à – 53,8 milliards d’euros.
Venice Affre
Pour en savoir plus :
Consultez les chiffres du commerce extérieur (mars 2015) publiés par les Douanes, en fichier PDF ci-joint.