Sous l’effet de la légère hausse des exportations (+1,6 % contre -7,6 % en janvier) et du recul des importations (-2 %), après leur hausse en janvier (+3,3 %), le déficit de la balance commerciale française s’est réduit « sensiblement », de 1,5 milliard d’euros, en février pour atteindre -6,6 milliards d’euros, d’après les chiffres mensuels des douanes françaises publiés le 7 avril. Toutefois, nuance l’administration fiscale, le déficit commercial reste « supérieur au niveau observé depuis plusieurs années ». Les exportations se sont ainsi élevées à 37,8 milliards d’euros et les importations à 44,4 milliards d’euros.
Amélioration de la balance dans l’aéronautique, la pharmacie-parfumerie-cosmétique et les équipements téléphoniques et électriques
Dans l’aéronautique, les ventes ont bénéficié du retour des livraisons définitives d’Airbus « à
leur tendance de long terme », après les très fortes fluctuations de décembre et janvier. En février, les exportations d’Airbus se sont ainsi élevées à 2,57 millions d’euros pour 29 appareils (dont 2 A380), après 1,03 milliard en janvier pour seulement 9 appareils et 5,8 milliards pour 64 appareils, en décembre 2016. Côté importations, une nouvelle baisse des achats d’avions gros porteurs est à noter.
De plus, « aucune vente de satellite n’est prise en compte au titre des exportations depuis novembre dernier », lorsque le secteur spatial avait été boosté par la réalisation d’une commande satellitaire de 88 millions d’euros au Pérou. En somme, le poste industrie aéronautique et spatiale a dégagé un excédent de 4 milliards d’euros en février.
Le solde de l’industrie pharmaceutique redevient excédentaire (+400 millions d’euros), sous le coup de la retombée des achats, en particulier de médicaments depuis la Suisse, les États-Unis et l’Allemagne, après le pic d’approvisionnement de janvier, « et d’autant que les ventes s’accroissent légèrement », précise la douane. Les exportations (2,4 milliards d’euros) effacent leur léger repli de janvier. Les ventes de médicaments sont fermes, à la faveur d’importantes livraisons à la Suisse (transfert entre filiales d’un laboratoire) et à l’Italie.
Les ventes de parfums, cosmétiques, produits d’entretien ont, elles, progressé de 4,4 % tandis que les importations ont reculé de 1,5 % portant l’excédent à +827 millions d’euros.
S’agissant des produits informatiques, électroniques et électriques, les déficits se sont réduits en février « du fait d’un net repli des achats associé à une progression des ventes », commentent les douanes. Cette évolution s’observe surtout pour les échanges d’équipements téléphoniques et de matériel électrique. Les achats de téléphonie ont diminué depuis la Chine, le Vietnam et, après un pic en janvier, en provenance des États-Unis et des Pays-Bas. Quant aux importations de matériel électrique, elles ont également baissé, notamment depuis le Danemark (après l’achat de turbines pour éoliennes en janvier), la Chine et l’Allemagne. À l’inverse, « les livraisons sont amplifiées par de grands contrats destinés à la pose d’un réseau sous-marin de fibre optique dans les eaux internationales », détaillent les douanes. Par ailleurs, la baisse des importations de composants et cartes électroniques est marquée depuis la Chine.
La détérioration de la balance commerciale est sensible pour les produits énergétiques
A contrario, la balance commerciale se détériore pour les produits énergétiques pris dans leur ensemble (pétrole raffiné, hydrocarbures naturels…). Une forte amplification des importations de pétrole raffiné creuse le déficit de la filière à -1,5 milliard d’euros, tandis que les exportations qui s’élèvent à 700 millions d’euros s’effritent (-4,8 % entre janvier et février). Dans un contexte « de tension persistante sur les prix », le volume des approvisionnements en pétrole raffiné « bondit », notamment depuis la Belgique, l’Allemagne, l’Italie, le Royaume-Uni et les Nouveaux États membres (NEM) de l’Union européenne (UE). En outre, la poussée des achats est également sensible depuis les pays tiers (Amérique du Nord, Inde et Algérie) tandis que le volume des livraisons à l’étranger se réduit.
De leur côté, les achats de gaz naturel sont restés fermes tandis que les approvisionnements (volumes acheminés) en pétrole brut ont diminué en particulier depuis la Norvège, l’Arabie saoudite et la Russie. Les achats sont cependant en légère hausse depuis l’Afrique, « résultante d’évolutions différentes selon les pays », estime la Douane. Au total, le déficit du poste hydrocarbures naturels, produits des industries extractives, électricité s’est établi à -2,7 milliards d’euros en février.
Le déficit commercial s’accroît également dans l’industrie automobile, atteignant -965 millions d’euros du fait d’une contraction des ventes (-4,4 %) nettement plus prononcée que celles des achats (-1,6 %). À l’exportation, la diminution est surtout centrée sur les livraisons de véhicules, la baisse restant modérée pour les pièces et équipements, dans les deux cas vers les marchés de l’UE.
De manière générale, le déficit des 12 derniers mois (de mars 2016 à février 2017) atteint -55 milliards d’euros contre -48,4 milliards pour l’année 2016 et -45,3 milliards en 2015.
Venice Affre
Pour en savoir plus :
Consultez l’étude mensuelle (chiffres de février 2017) de la douane en fichier PDF ci-joint
Pour prolonger :
– Commerce extérieur / France : contre-performance confirmée pour l’export tricolore en 2016
– Commerce extérieur / France : un panorama sectoriel inquiétant
– Aéronautique / Export : le Gifas conteste les analyses du commerce extérieur