Covid-19 oblige, le bilan de l’activité de Bpifrance au premier semestre est « évidemment très particulier, un peu historique » a annoncé son directeur général, Nicolas Dufourcq, lors de la présentation du bilan d’activité de la banque publique le 22 septembre. Alors que prêts, garanties et financements déployés lors de la crise sanitaire permettent aux entreprises de traverser la crise économique, les produits orientés export accusent, eux, un net recul.
Dans ce contexte exceptionnel, Bpifrance a offert un rempart contracyclique aux entreprises françaises grâce, notamment, à la mise en place des prêts garantis par l’Etat (PGE) dont Bpifrance assure la garantie auprès des banques : 539 000 entreprises en ont bénéficié sur les six premiers mois de l’année pour un montant de 94 milliards d’euros.
Côté financement, les crédits à moyen et long termes ont augmenté de 49 % en glissement annuel et bénéficié à plus de 10 500 entreprises. Parmi eux, les prêts sans garantie ont bondi de 226 % pour atteindre 3,7 milliards d’euros et 9 400 entreprises. L’activité d’investissement a représenté 1,3 milliard d’euros.
Sur l’export, des recul de 13 à 29 % selon les produits
Les produits export ont quant a eux dévissé, en raison, bien sûr, de la forte contraction du commerce international liées aux mesures de confinement.
Pratiquement aucun n’échappe à la tendance : – 14 % pour l’assurance-crédit export moyen et long termes, – 29 % pour l’assurance prospection (hors A3P), – 17 % pour l’assurance change et – 13 % pour le crédit export.
Seules les cautions et préfinancements ont augmenté, passant de de 295 à 471 millions d’euros, une hausse de 60 % s’expliquant par un stock 2019 important. Les actions d’accompagnement à l’international se sont réduites à 3 missions contre 16 à la même période en 2019.
Un autre motif de se réjouir : pour les trois outils privilégiés par les PME – garantie de cautions et préfinancement export, assurance change et crédit export-, si les montants mobilisés ont sensiblement diminué, le nombre d’entreprises bénéficiaires a quant à lui augmenté, passant de 262 à 302.
Une tendance amenée à durer ? Difficile de répondre. « La visibilité sur la reprise de l’export est extrêmement faible, mais une chose est sûre : les entreprises qui exportent sont les plus dynamiques de toutes et forment une avant-garde » selon Nicolas Dufourcq.
Sophie Creusillet