En 2016, avec 34 % des répondants, les risques liés aux évolutions de marché (volatilité, concurrence accrue, stagnation…) font leur entrée à la 2ème place au podium mondial des principaux risques auxquels les entreprises sont confrontées, selon les résultats du cinquième baromètre Allianz des risques d’entreprises, publiés le 13 janvier.
Les cyber-risques (crimes informatiques, violations de données, etc.) font pour leur part une entrée en force à la 3ème place, avec 28 % des répondants, alors qu’ils se hissaient au 5ème rang l’an dernier. Mais, malgré une érosion des répondants, le risque numéro 1 reste toutefois l’interruption d’activité (qui intègre le risque de perturbation de la chaîne logistique ou « risque supply-chain »), avec 38 % de répondants (46 % en 2015).
Les données du baromètre Allianz des risques (Allianz Risk Barometer), du nom du groupe d’assurance allemand, est issu chaque année d’une étude menée par sa filiale Allianz Global Corporate & Specialty (AGCS) auprès de 800 gestionnaires et experts de risques dans plus de 40 pays. Il est considéré par les professionnels de l’assurance comme un bon indicateur de tendance, chaque début d’année, pour les risques d’entreprises. Les principaux résultats sont synthétisés dans un Top 10 des risques d’entreprises (Top Business Risks 2016)
Entrée remarquée des risques liés aux évolutions macro-économiques
En dehors du podium, les sept autres risques qui figurent au top 10 2016 sont bien identifiés, à l’exception des évolutions macro-économiques (programmes d’austérité, inflation/déflation, etc.), qui font, avec 22 % de répondants, une entrée remarquée à la 6ème place.
Les autres risques de ce Top 10 sont : les catastrophes naturelles (tempêtes, inondations, tremblements de terre), 4ème avec 24 %, en recul (30 % en 2015) ; les évolutions législatives et réglementaires (sanctions économiques, protectionnisme), 5ème avec 24 % en hausse (18 % en 2015) ; l’atteinte à la réputation ou à l’image de marque 7ème avec 18 %, en hausse (16 % l’an dernier) ; l’incendie et l’explosion, 8ème avec 16 %, en recul ; les risques politiques (guerre, terrorisme, etc.), stable à la 9ème place avec 11 % ; et enfin le vol, la fraude et la corruption, à la 10ème place, en légère hausse (9 % en 2015).
Un environnement des risques d’entreprises en mutation
Pour Chris Fischer Hirs, P-dg d’AGCS, les risques évoluent avec les nouveaux modèles d’entreprises mais aussi leur environnement concurrentiel. «L’environnement des risques d’entreprises évolue car de nombreux secteurs industriels sont en pleine mutation, commente-t-il dans un communiqué de presse. Les nouvelles technologies, la digitalisation croissante et l’’Internet des objets’ modifient le comportement des clients, les opérations industrielles et les modèles d’activité. Ils sont synonymes de nombreuses opportunités, mais soulignent également le besoin croissant d’une réponse aux nouveaux défis à l’échelle de l’entreprise. En tant qu’assureurs, nous devons travailler avec nos clients pour les aider à affronter ces nouvelles réalités de façon globale. »
Ainsi, pour ce qui concerne les évolutions de marché, l’inquiétude serait particulièrement importante dans les secteurs de la construction, des services financiers, de la marine, de la pharmacie et des transports et les entreprises y seraient particulièrement sensibles dans les zones Europe, Asie-Pacifique et Afrique / Moyen Orient. « Les cycles d’innovation sont toujours plus courts, les barrières à l’entrée aux marchés disparaissent, la digitalisation croissante et les nouvelles technologies de rupture doivent être rapidement adoptées tandis que de jeunes pousses plus agiles arrivent sur le marché » analyse Bettina Stoob, directrice de l’innovation chez AGCS.
Parallèlement, les entreprises doivent également respecter une réglementation renforcée et en évolution, des exigences de sécurité accrues ou encore des restrictions d’importation/d’exportation : il est significatif, à cet égard, de relever qu’au moins deux des risques du Top 10 sont relatifs à la conjoncture économique –désormais très volatile au plan mondial- et à l’environnement des affaires : évolutions macro-économiques et évolutions législatives et réglementaires.
Enfin, les « cyber-risques », de plus en plus complexes, confirment leur incrustation dans le paysage des risques d’entreprises. Dans le détail, la perte de réputation (69%) est la principale cause de pertes économiques pour les entreprises après un cyber-incident, suivie par l’interruption d’activité (60%) et les poursuites en responsabilité après une violation de données (52%). Mais il ne faudrait pas oublier pour autant les risques encourus en cas de dysfonctionnements des systèmes : « Une simple panne technique ou erreur utilisateur peut avoir pour résultat une interruption majeure du système informatique perturbant la chaîne logistique ou la production » avertit Volker Muench, expert souscription dommages aux biens d’AGCS. D’où la nécessité, pour les entreprises, de se doter de dispositifs de monitoring et d’alertes appropriés…
C.G
Pour en savoir plus :
– Accédez au rapport complet en cliquant sur : Allianz Risk Barometer 2016